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L’heure est à la relève à l’archevêché grec-orthodoxe d’Alep

Christophe Lafontaine
21 octobre 2021
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L’heure est à la relève à l’archevêché grec-orthodoxe d’Alep
Mgr Efrem Maalouli, nouveau Métropolite de l’Archéparchie grecque-orthodoxe d’Alep et d’Alexandrette © Patriarcat d’Antioche

Mgr Efrem Maalouli a été élu le 7 octobre en tant que nouveau Métropolite de l’Archéparchie grecque-orthodoxe d’Alep et d’Alexandrette. Le siège était vacant depuis l’enlèvement de Mgr Boulos Yazigi, en 2013.


Aller de l’avant et panser les blessures du conflit syrien. C’est la volonté affichée par Jean X d’Antioche. Frère de sang de l’archevêque grec-orthodoxe d’Alep Boulos Yazigi, disparu le 22 avril 2013 en même temps que l’archevêque métropolitain syro-orthodoxe de la même ville, Gregorios Youhanna Ibrahim, le Patriarche grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient a choisi de nommer un successeur à son frère.

« Etant donné que près de neuf ans se sont écoulés depuis l’enlèvement du Métropolite Boulos Yazigi sans rien savoir de son sort, le Saint-Synode d’Antioche qui [s’est tenu] [le 7 octobre, ndlr] à Balamand [au Liban, ndlr], a pris la décision de transférer le Métropolite Boulos Yazigi comme évêque du diocèse honoraire de Diyarbakir [Turquie, ndlr] », a indiqué un communiqué du Patriarcat orthodoxe d’Antioche, daté du 10 octobre dernier. La déclaration rapporte ainsi que le Synode du Patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche, a élu le 7 octobre, l’évêque Efrem Maalouli comme nouveau Métropolite de l’Archéparchie grecque-orthodoxe d’Alep et d’Alexandrette (Turquie).

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Agé de 43 ans, ordonné prêtre en 2007, il a obtenu en 2009 une maîtrise de littérature grecque et une maîtrise de patristique à l’Université d’Athènes. Parlant le grec moderne et ancien ainsi que l’anglais, il achevait un doctorat au département de littérature grecque de la faculté de théologie d’Athènes quand il fut nommé, en 2011, évêque auxiliaire du métropolite d’Europe occidentale et centrale, en charge des fidèles présents dans la région de Cologne (Allemagne). Il était depuis 2013 et jusqu’à présent vicaire patriarcal et secrétaire du Saint-Synode grec-orthodoxe d’Antioche.

L’Archevêché dont il est désormais à la tête exerce, en plus d’Alep, sa juridiction sur la région turque de Hatay, dont les villes d’Antakya (ancienne Antioche sur l’Oronte) et d’Iskenderun (ancienne Alexandrette). Mgr Boulos Yazigi, né en 1959, avait été élu Métropolite en 2000.

Une décision « pratique et réaliste »

Le Secrétaire général du Conseil des Églises du Moyen-Orient a qualifié cette décision de « pratique et réaliste » mais la voit aussicomme le signe de la « profonde souffrance ressentie par l’absence des deux bergers ». Et d’ajouter lucide que « ce qui attend le Métropolite Ephrem n’est pas négligeable, car il doit rattraper le temps perdu, rassembler le troupeau déplacé et restaurer l’identité menacée ».

La disparition des deux archevêques d’Alep, dans les premières années de la guerre civile syrienne, fut l’un des événements les plus marquants parmi les nombreuses afflictions qui ont pesé surles communautés chrétiennes présentes en Syrie.

Les deux métropolitains avaient quitté Alep dans le but d’aller négocier la libération de deux prêtres. A leur retour dans la zone située entre Alep et la frontière syro-turque, la voiture dans laquelle se trouvaient les deux prélats aurait été bloquée par un groupe de ravisseurs armés.

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Le conducteur aurait reçu une balle dans la tête et serait mort sur le champ.Les deux métropolites,eux, sont portés disparus depuis. De nombreux efforts diplomatiques et appels pour leur libération ont été levés du Vatican au Conseil œcuménique des Eglises. L’enlèvement n’a été revendiqué par aucun groupe, et depuis lors, bien que le Patriarcat reçoive des informations sur leur sort, aucun détail certain et/ou crédible n’a éclairci les circonstances exactes de leur kidnapping et permis d’en savoir plus sur le sort concret des deux ecclésiastiques. Leurs Eglises continuent de prier pour leur retour sain et sauf.

A noter que l’archidiocèse syro-orthodoxe d’Alep est toujours officiellement dirigé par Mgr Gregorios Yohanna Ibrahim, né en 1948.

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