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Le Tombeau de la Vierge à Jérusalem cible d’une attaque

Rédaction
20 mars 2023
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Le Tombeau de la Vierge à Jérusalem cible d’une attaque
L'église du Tombeau de la Vierge, au pied du Mont des Oliviers. Les chrétiens orientaux y situent le l'endroit où la Vierge Marie a été enterrée. Elle est partagée par les Arméniens et les Grecs-Orthodoxes ©Nati Shohat/FLASH90

Dimanche 19 mars, un Israélien a été arrêté par la police après avoir interrompu l'office dominical sur le site du Tombeau de la Vierge, et tenté de s'en prendre aux prêtres avec une barre de fer.


Nouvel incident sur un lieu saint chrétien à Jérusalem. Dimanche 19 janvier, la police israélienne a déclaré qu’elle avait arrêté un Israélien de 27 ans, originaire du sud du pays, suite à un « un incident violent » dans l’église du Tombeau de la Vierge, au pied du Mont des Oliviers. D’après la police, l’homme est entré dans l’église « en criant et en menaçant les personnes présentes avec une barre de fer ». L’incident n’aurait selon elle, « pas fait de victimes », ni « causé de dégâts ».

Le Patriarcat Grec-Orthodoxe de Jérusalem, dont le clergé présidait l’office en ce dimanche matin, assure de son côté que les assaillants étaient en fait deux. Dans son communiqué, il condamne sans mâcher ses mots un « attentat terroriste odieux » , et dénonce « la tentative d’atteinte physique à Mgr Joachim, qui dirigeait le service, ainsi que l’agression contre l’un des prêtres de l’église. »

Une version corroborée par un témoin occulaire de la scène, Bilal Abou Nab, interrogé par le média palestinien Al Qastal. Il décrit deux hommes « juifs », l’un portant une kippa, l’autre un tsit-tsit (vêtement religieux dont les coins sont bordés de franges) et raconte qu’un prêtre a été blessé au front. La police ne serait arrivée qu’une demi-heure après l’incident, laissant le temps à l’un des agresseurs de s’échapper.

« Situation lamentable »

L’homme, qui en entré dans l’église en hurlant et en brandissant une bar de fer, a été maîtrisé par quelques fidèles avant d’être arrêté par la police ©Jerusalem Governorate

La police israélienne est restée très floue quant à l’identité exacte de l’individu appréhendé. Sur les vidéos de l’arrestion, l’homme ne porte ni kippa, ni tsit-tsit. Dans une note accompagnant le communiqué, elle a d’abord précisé qu’il s’agissait d’un« chrétien israélien mentalement instable », né en Moldavie. Il est régulier que la police associe ces incidents à une instabilité psychologique supposée. Il en avait été de même lors de la défiguration d’une statue du Christ au couvent franciscain de la Flagellation par un juif américain, présenté comme un « touriste mentalement déficiant ».

« Qu’il soit juif ou pas, stable ou instable mentalement, peu importe ! Le fait est qu’il y a une augmentation du nombre d’attaques contre les institutions chrétiennes, contre les personnes qui prient dans les lieux saints et les sites les plus importants du monde chrétien », expose Hanna Bendcowsky du Centre de Jérusalem pour les relations judéo-chrétiennes dans un post sur Facebook.

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Cette attaque au Tombeau de la Vierge est le sixième acte visant des chrétiens ou leurs lieux saints depuis le début de l’année 2023.

  1. 1er janvier : cimetière anglican, une trentaine de tombes vandalisées
  2. 12 janvier : graffitis anti chrétiens sur les murs du quartier arménien (« Vengeance » ; « Mort aux chrétiens » ; « Mort aux Arabes et aux gentils » ; « Mort aux Arméniens »
  3. 26 janvier : attaque dans le quartier chrétien des clients du restaurant Taboon
  4. 28 janvier : deux attaques dans la même soirée de passant Arméniens dans leur quartier
  5. 2 février : vandalisation d’une statue dans la chapelle de la Condamnation au sanctuaire de la Flagellation en vieille ville de Jérusalem.
  6. 19 mars : interruption d’un office dominical au Tombeau de la Vierge par au moins un homme armé d’une barre de fer

Le Patriarcat Grec-Orthodoxe déplore la régularité « quasi quotidienne » de ces incidents « visant des églises, des cimetières et des propriétés chrétiennes, en plus des agressions physiques et verbales contre le clergé chrétien ». Le communiqué poursuit, sur un ton plus grave : « Cette situation lamentable n’a suscité aucune réaction appropriée, localement ou internationalement, malgré les appels, les demandes et les protestations des Églises de Terre Sainte. Il est douloureusement clair maintenant que la présence chrétienne authentique en Terre Sainte est en grand danger. »

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