À Haïfa, le président israélien aux côtés des communautés chrétiennes

Une visite en guise de soutien. Le président Isaac Herzog s’est rendu, mardi 9 août, au monastère Stella Maris de Haïfa où il a rencontré les chefs des Eglises de Terre Sainte et rappelé « l’engagement de l’Etat et du peuple d’Israël en faveur de la protection totale de la liberté de religion et de culte dans l’État d’Israël ».

Cela fait des mois que les responsables religieux chrétiens appellent les autorités israéliennes à s’emparer du problème de la multiplication des incivilités, menaces et dégradations commises par de petits groupes de juifs radicaux à l’encontre des institutions et fidèles chrétiens.

À Haïfa, le sanctuaire Stella Maris subi depuis plusieurs semaines des visites provocatrices d’un groupe de juifs issus du mouvement hassidique de Breslev. Une grille a été installée début août autour du sanctuaire pour éviter de nouvelles intrusions.

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Si le rôle du président est essentiellement honorifique en Israël, il est censé être le garant de l’unité national. C’est à ce titre qu’Isaac Herzog a plusieurs fois condamné depuis le début de l’année les actes anti-chrétiens, qu’il qualifie de « véritable honte », et affirmé le 10 juillet dernier, que l’Etat d’Israël s’engageait à « mettre fin à cette réalité troublante ».

Les chefs de la police et des Eglises se rencontrent à Jérusalem

Une promesse qu’il a réitérée devant les chefs des Eglises réunis à Haïfa : « Nous devons respecter les membres de toutes les religions, nous nous y sommes engagés depuis l’aube de notre existence. Il s’agit du commandement le plus fondamental : « Aime ton prochain comme toi-même ». (…) Il faut déraciner le problème, et je suis très reconnaissant à la police israélienne et aux forces de l’ordre d’avoir pris ce problème au sérieux. »

Suite à des incidents avec des juifs ultra-orthodoxe, une grille entoure désormais le sanctuaire Stella Maris de Haïfa ©Shir Torem/Flash90

À ses côtés, l’inspecteur général de la police israélienne, Kobi Shabtai, a fait le commentaire suivant : « La police israélienne est engagée dans une série d’activités visant à éradiquer les incidents et les tendances qui affectent le sentiment de sécurité de chacun d’entre nous. » 

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La veille, le Musée de la Tour de David à Jérusalem a accueilli une réunion entre les chefs des Eglises de Jérusalem et les commandants de la police du district de Jérusalem. L’occasion pour les forces de l’ordre d’assurer leur engagement à combattre un « phénomène condamnable » en rappelant leurs chiffres : 16 enquêtes ont été ouvertes en 2023 suite à des plaintes pour vandalisme ou violence contre des chrétiens ou des institutions chrétiennes ; 21 personnes ont été arrêtées, mais à ce jour, aucune n’a été sanctionnée.

Visite israélienne au Vatican

C’est peu, mais les autorités reconnaissent qu’une grande majorité des incidents ne leur sont pas rapportés, les crachats notamment. À la fin de la réunion, il a été convenu de renforcer la collaboration et d’organiser des réunions régulières pour faire le point, la coordination étant assurée par l’officier de liaison de la circonscription de David pour les communautés chrétiennes.

Réunion entre l’unité de police du district de Jérusalem et les chefs des Eglises, Musée de la Tour de David, 8 août 2023 ©Porte parole de la police

La dégradation des comportements de certains juifs à l’égard des chrétiens de Terre Sainte est remontée jusqu’au Vatican, où le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen s’est rendu le 13 juillet dernier. Il les a publiquement condamnés lors d’un échange avec son homologue au Saint-Siège, Paul Gallagher.

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Fin de l’opération relation publique estivale. Reste à voir si les mots du président israélien se convertiront en mesures concrètes du côté de la police. A Haïfa, le père Jean Joseph Bergara, supérieur des Carmes de Terre Sainte et abbé du monastère de Stella Maris a tenu à remercier les autorités israéliennes pour leur soutien « en paroles, mais aussi par des actions très claires contre toutes ces perturbations » et a souligné la nécessité de « travailler ensemble pour encourager notre dialogue, notre solidarité et notre fraternité, car nous appartenons au même pays et vivons dans les mêmes lieux. »