Deux jeunes juifs orthodoxes ont été filmés dimanche 1er janvier en train de vandaliser un cimetière protestant sur le Mont Sion.
La scène a été enregistrée par les caméras de sécurité du cimetière. Dimanche 1er janvier, en milieu d’après-midi, deux hommes revêtus d’habits propres aux juifs orthodoxes, sont entrés par effraction dans le cimetière protestant du Mont Sion à Jérusalem, avant de détruire une trentaine de tombes, de briser des croix, des statues et de renverser des pierres tombales.
Ces gestes interviennent alors que le gouvernement de Netanyahou, le plus radical et religieux de l’histoire d’Israël, vient d’être intronisé. « Ces actes ne sont pas neutres. Il ne faut pas blâmer les personnes, mais le système, estime l’archevêque anglican de Jérusalem, Hosam Naoum, qui s’est rendu au cimetière mercredi 4 janvier. À Jérusalem, il y a des gens qui ne sont pas sensibles au respect du statu quo, ni prêts à maintenir la paix. »
Il pose à côté de la tombe de son prédécesseur, Mgr Samuel Gobat (1799-1879), deuxième évêque anglican de Jérusalem, dont la statue a été défigurée à coup de pierre. « Les actes et les discours de haine sont en hausse partout. C’est une indication de l’intolérance ambiante« , note l’archevêque qui espère que les coupables seront retrouvés.
Manque de compréhension mutuelle
Ce type de profanation n’est pas un acte isolé. Les biens et monastères chrétiens du Mont Sion sont régulièrement la cible d’acte de vandalisme perpétrés par une minorité juive radicale. « Il y a dix ans, en 2014, ce même cimetière était profané par quatre juifs qui vivaient sur le Mont Sion parce qu’il avaient reçu l’ordre de rester éloignés de la Judée-Samarie (Territoires palestiniens occupés, ndlr) », se souvient Yisca Harani, une historienne israélienne spécialiste du christianisme et très engagée dans le dialogue judéo-chrétien.
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L’association « Fenêtre sur le Mont Sion » a vu le jour dans la foulée et tente depuis de créer des espaces de dialogue entre les communautés qui vivent sur le Mont Sion. Sur ce lieu de passage, situé à l’extérieur des remparts de Jérusalem mont Sion, se nichent des lieux saints juifs, chrétiens et musulmans.
L’approche de l’association se veut terre à terre : “Nous ne cherchons pas la paix, mais le calme », souligne Merav Stein, coordinatrice du projet depuis 2015, avant de souffler : « Ce qui manque ici, c’est la compréhension mutuelle. »
Le département de police du Mont Sion en collaboration avec le Jerusalem University College a annoncé travailler à l’identification des deux jeunes hommes filmés par les caméras de sécurité.
