Terre Sainte Magazine, ça cloche où? – TSM 682
Un certain réseau social m’a rappelé que cette année j’entamais ma dix-septième année à Jerusalem au service de la revue. De fait, je suis arrivée en octobre 2005 et j’ai finalement pris les rênes en 2008. Mais c’est à partir de 2010, que je déploie finalement un nouveau projet pour la revue. Il est dans la continuité du précédent mais il renoue avec l’audace des années 20 ou celle des années 60 ou 80. C’est normal pour une publication de connaître des cycles, au gré des équipes, des moyens, des capacités.
Reste que pour moi, ces 16 années sont passées comme un songe. Elles n’ont pas été exemptes de difficultés, d’embûches, de nuits d’insomnie, de coups de fatigue. Pour autant, je ne les ai pas vues passer. Chacune a apporté un tel émerveillement qu’au moment d’en entamer une nouvelle, c’est déjà une fête.
Lire aussi >> 100 ans de Terre Sainte Magazine : l’aventure continue
Il faut dire que des résultats sont tangibles. Le nombre d’abonnés payants a été multiplié par 7, les résultats financiers par 20 ! Mais il a fallu pour en arriver là étoffer l’équipe, moderniser les équipements. La revue à sa création n’avait pas vocation à faire de l’argent. Elle a maintenant celle de ne plus en perdre.
Cependant si les progrès sur les 10 dernières ont fait économiser 1 million d’euros à la Custodie son propriétaire, le déficit sur le même période demeure de 600 000 €. 60 000 €/an en moyenne. Une partie de l’équipe de 3 salariés en somme.
Du neuf avec des bouts de ficelle
Alors certes, la comptabilité de la revue ne rend pas hommage à son impact par ailleurs. Merci aux donateurs qui à la lecture de certains articles se manifestent auprès des associations ou institutions dont nous parlons pour accompagner d’un don – parfois substantiel – leurs projets.
Reste que voilà, en cette fin d’année, j’ai un sentiment personnel d’échec. Je cherche et je ne comprends pas pourquoi la revue ne vole pas encore de ses propres ailes. Comment trouver les 4000 abonnés qui nous manquent ? On me dit que le niveau est trop exigeant.
Lire aussi >> Quand l’économie de la Custodie vacille
On me dit que ce n’est pas assez cher. (Parce que plus un produit est cher plus il se vend). On me dit que je devrais mettre des recettes de cuisine. Une bande dessinée. On me dit qu’il devrait y avoir de l’exégèse biblique. On me dit que ce n’est pas assez tourné vers la spiritualité de pèlerinage.
Supprimé ! Puisqu’on a tellement d’idées, est-ce parce que je suis – comme rédactrice en chef et directrice de publication – à côté de la plaque ? Où est-ce que ça cloche ?
Supprimé ! Bon allez, on sèche ses larmes. Et on va essayer encore cette année de faire du neuf avec des bouts de ficelles. Et on continue en se disant que ça finira bien par décoller. Amen.
Terre Sainte n. 6/2022 – Sommaire TSM 682
BD: Et un olivier raconta la ville sainte
1350 grammes, 256 pages : les mensurations de cette BD traduisent à elles seules la richesse de son contenu. 4000 ans d’histoire dans lesquels on avance pas à pas, guidé par la voix paisible d’un olivier. Derrière ce narrateur, un historien : Vincent Lemire, directeur du Centre de Recherche Français à Jérusalem. Rencontre.
Rue de l’Etoile: l’astre déchu de Bethléem
C’était le cœur battant de la ville. Entrée historique de Bethléem, empruntée par Marie et Joseph puis par des millions de pèlerins ces 2000 dernières années, la rue de l'Étoile a brusquement cessé de briller, désertée par ses commerçants. Vie, mort et renaissance d’une rue dont l’histoire mérite d’être contée.
Profession : chasseur de graffitis
Clément Dussart, archiviste paléographe, enquête sur les inscriptions en caractères latins laissées par des pèlerins venus en Terre Sainte au Moyen-Âge. Du Saint-Sépulcre à la Nativité, plongée dans ce monde encore inexploré, où les histoires individuelles racontent la plus grande.
Dr Rabbin Eliora Peretz : “Mon rabbinat, je le dédie aux femmes”
Née et éduquée dans une famille chrétienne française, Dr Eliora Peretz a été ordonnée rabbin en janvier 2022 à Jérusalem. Une première pour une femme juive orthodoxe convertie. Un parcours entre quête spirituelle et questionnements intimes, le tout coloré d’un féminisme qui promet un vent de fraîcheur dans le judaïsme contemporain. Rencontre.
Si les colonnes du Saint-Sépulcre m’étaient contées
Les rues de Jérusalem ont été témoins ces derniers mois de drôles de convois : les colonnes de la basilique byzantine du Saint-Sépulcre, déplacées vers la salle qui leur est consacrée dans la section archéologique du Terra Sancta Museum, et riches d'une histoire qui n’a pas encore révélé tous ses secrets...
Écrire en alphabet latin en Orient, tout sauf anodin
Terre Sainte Magazine, qui s'intéresse à tout ce qui vit en Palestine-Israël sur le plan culturel, a rencontré Estelle Ingrand-Varenne, spécialiste des langues parlées et écrites dans cette vaste région. Elle ouvre l’œil en particulier sur les graffitis.
Venez et voyez: Avdat, de l’eau au désert
Un seul nom pour deux lieux. Deux sites au désert, l’un en pleine nature, l’autre plus urbain (en ruines). Les pèlerins peuvent dans la même demi-journée se trouver en excursion le long d’un défilé rocheux et en visite dans une ville antique. Tous deux sont austères.