Les Franciscains de la Custodie de Terre Sainte comptent dans leurs rangs quelques dizaines de frères arabes. Plusieurs parmi eux sont orientaux, car ils ont été baptisés dans une Eglise orientale. Pour Frère Nerwan, cette double appartenance est une richesse.
Comment un chrétien syriaque devient-il franciscain ?
Bien qu’il n’y ait pas de Franciscains en Irak, j’ai découvert la spiritualité de saint François grâce à ma soeur entrée chez les Franciscaines du Coeur Immaculé de Marie. Ce style de vie pastorale existe en Irak mais c’est vraiment la spiritualité franciscaine qui m’a attiré. Or la spiritualité franciscaine n’existe pas comme telle dans l’Eglise syriaque.
Depuis quelques années, dans l’Eglise syriaque, grâce au Cardinal Moussa Daoud, nous avons de nouveau un ordre religieux : l’Ordre de Saint Ephrem, qui est très ancien mais qui pourtant avait disparu quelques années. Pour autant leur style de vie est plus apparenté à la vie monacale qui ne m’attirait pas. J’avais vraiment envie de vivre au milieu des gens et avec et pour eux. En entrant chez les Franciscains, un Ordre latin, je savais que le rite était différent mais ce n’était pas un obstacle. Le rite pour moi n’était que le rite, ce qui comptait vraiment c’était saint François. Avant d’entrer dans l’Ordre je suis allé voir des prêtres syriaques en Irak qui m’ont dit «Va, ce sera une richesse de pouvoir travailler dans les deux rites. »
Tu es aujourd’hui vicaire de la paroisse latine de Jérusalem, quels rapports entretiens-tu avec ton Eglise d’origine ?
D’abord, j’ai la chance de bien connaître la langue syriaque liturgique si bien que j’ai pu être ordonné prêtre – en septembre dernier – dans mon rite en le maîtrisant.
Il y a quelque temps, j’ai eu une rencontre avec Mgr Pierre Melki, vicaire patriarcal syriaque à Jérusalem, et le nouveau curé, Abouna Feras, et je peux soit célébrer avec eux soit aider à l’occasion. C’est d’ailleurs un signe fort pour les fidèles. Beaucoup ont découvert en me voyant célébrer récemment des funérailles que j’étais syriaque « Pourquoi portes-tu un habit latin ? » m’ont-ils interrogé. Cela a été une joie pour moi de leur montrer et l’universalité de l’Eglise et le respect de nos différences qu’a l’Ordre Franciscain qui veut que chaque frère soit ordonné dans le rite de son baptême. De ce fait, je peux servir dans les deux rites et latin et syriaque. Je tiens cela pour une grande richesse. Pour les fidèles cette double appartenance est inattendue et à la fois, ils s’en réjouissent. Une chose est sûre, c’est que dans la mesure du possible, je me tiens à disposition de mon Eglise d’origine pour l’aider et c’est pour moi une grande joie et, encore une fois, une richesse.
Dernière mise à jour: 18/11/2023 19:24
Terre Sainte n. 1/2010 – Sommaire TSM 605
La génération de l’espérance réclame notre soutien
Les premiers pèlerins chrétiens en Terre Sainte
Au cours des siècles de nombreux pèlerins ont laissé des traces écrites de leur séjour en Terre Sainte. Des voyages qui leur prenaient des années et dont ils ne revenaient pas toujours choisissant de se fixer sur les Lieux du Salut.
Les Eglises chrétiennes rencontrées le lendemain de Noël
Les voeux que s’échangent les communautés chrétiennes chaque année à l’occasion des fêtes de Noël (et Pâques) sont l’occasion pour le père Vianney Delalande de revenir sur ces moments de communion que vit l’Eglise de Terre Sainte.
Il est temps de pousser un cri d’espoir !
A la mi-décembre 2009 a été rendu public un texte inédit, intitulé Kairos Palestine, rédigé par des théologiens palestiniens, religieux et laïcs. C’est un appel à la justice et à la sécurité pour tous, à la paix et à la réconciliation pour les deux peuples en guerre.
La rencontre de deux frères à la synagogue de Rome
A Jérusalem, dans les milieux catholiques, on a particulièrement suivi la troisième visite de Benoît XVI dans une synagogue. Quand une certaine presse agite encore les chiffons rouges, cette réflexion de frère Frédéric Manns souligne les principaux acquis de ce nouveau pas de deux frères l’un vers l’autre.