Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Édito: la sainteté ou rien – TSM 638

Marie-Armelle Beaulieu
30 juillet 2015
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A l’heure de boucler ce numéro, un frère franciscain, le père Aziz Dihya, manque à l’appel en Syrie. Arrêté par un groupe d’hommes affiliés au Front Al-Nosra, nous sommes sans nouvelle.


Cette information pèse de tout son poids sur la rédaction d’un journal qui ne paraît que tous les deux mois. C’est dans ce contexte, que nous apportons les dernières corrections aux pages sur la ville d’Alep. Avec le cœur serré. Quand vous lirez ces lignes, peut-être la ville sera-t-elle tombée aux mains des djihadistes. Car les nouvelles ne sont pas bonnes. Déjà, à la mi-juin, un journal suisse titrait : “60 000 chrétiens d’Alep promis au martyre”.

Mais on n’est pas martyr parce qu’on meurt. On est martyr par ce que l’on a vécu, envers et contre tout et quand, au moment de mourir, notre dernier souffle rend encore hommage à la vie, à celui auquel on a cru : le Christ.

C’est ainsi qu’elles ont vécu, les deux saintes palestiniennes canonisées en mai dernier. Le martyre en moins mais le Christ toute leur vie. Avant que d’autres articles ne reviennent, dans le futur, sur le rayonnement de ces saintes, un très long article situe le contexte dans lequel cette canonisation intervient. Le constat semble assez négatif. Mais le message que portent les deux saintes est un encouragement. La sainteté est imitable.

Vie radicalement donnée

Cette sanctification personnelle est d’autant plus importante que la foi chrétienne est malmenée et par les conflits, et par des groupes religieux hostiles qui, de plus, déclarent leur hostilité. Qu’il s’agisse de juifs, comme on l’a vu avec l’incendie du couvent bénédictin de Tabgha, ou de menaces proférées à Jérusalem par des partisans de Daesh (l’État islamique) contre les chrétiens.

La seule réponse qui vaille, c’est une vie radicalement chrétienne, radicalement donnée, radicalement enracinée dans le Christ. L’exemple des deux nouvelles saintes, l’exemple du père Aziz, irakien, qui a répondu à l’appel du Custode pour venir en aide aux chrétiens de Syrie, sont une invitation à nous lever : ici (comme ailleurs) la réponse chrétienne devant le mal c’est la sainteté ou rien.

Dernière mise à jour: 19/11/2023 21:53

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