Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas foule ce matin de juin au Saint-Sépulcre. À l’heure de la photo ci-dessus, il n’est pas vraiment tôt. 8 heures 27 minutes et 58 secondes à l’horodateur de mon appareil photo. Quand on a connu la basilique bondée, chaotique, presque rebutante, on mesure davantage la chance de pouvoir goûter ces instants de silence, de calme et de méditation. Durant le temps que je passerai là, les groupes, souvent petits, se succéderont de façon sporadique.
J’ai rendez-vous à 9 heures. Je suis venue en avance précisément pour m’asseoir là, devant l’édicule. Je n’ai pas ressenti le besoin d’entrer dans le tombeau doublement vide. Vide du corps de Jésus et de la foule. Je sais qu’il n’est pas ici, mais j’aime particulièrement me tenir devant l’endroit où il n’est pas, pour songer à tout ce qui s’est accompli ici-même. Ma prière est distraite. Mes yeux sont attirés par la palissade blanche, à droite, derrière laquelle s’activent ouvriers et archéologues.
On refait le dallage de la basilique. Après la chance d’avoir pu suivre les travaux de restauration de la tombe, j’ai celle de vivre ce nouvel événement. Car c’en est un. Cette fois il y a des archéologues au travail.
C’est quand même chouette ce rapport apaisé qu’entretient notre Église à l’archéologie. Elle n’est pas là pour prouver mais pour instruire. Quand Constantin a fait construire Saint-Pierre de Rome, il a fait démolir le Cirque de Caligula et de Néron et fait raser les sépultures d’une nécropole autour du lieu où la tradition fixait la tombe de saint Pierre. Ici, il a fait démonter le Temple de Jupiter élevé par l’empereur Hadrien et araser la montagne et avec elle d’autres tombes qui se trouvaient autour du lieu identifié pour être le tombeau qui n’a pas su retenir le corps de Jésus.
Ce n’est que dans les années 1940, sous le pontificat de Pie XII, que l’Église autorisa des fouilles à Saint-Pierre. En 1950, le pape assurait qu’on avait bien identifié la tombe de l’apôtre premier évêque de Rome et en 1964, le pape Paul VI proclamait l’authenticité des reliques.
Ici, ce qui devait être proclamé l’a déjà été :“Le Christ est ressuscité des morts, par la mort il a vaincu la mort, aux morts, il a donné la vie”.
Le travail des archéologues va donc consister à documenter l’histoire du lieu. Le hic pour Terre Sainte Magazine c’est que les archéologues sont des scientifiques, et les scientifiques ont besoin de publier leurs travaux avant de pouvoir en parler. Il va donc falloir s’armer de patience pour savoir ce qu’ils auront trouvé sous les pavés.
Et moi qui piaffe déjà !
Dernière mise à jour: 01/05/2024 14:40