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Travaux au Saint-Sépulcre: l’histoire confirmée

Marie-Armelle Beaulieu
24 mai 2023
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Travaux au Saint-Sépulcre: l’histoire confirmée
En un an de travaux, tout le pavement autour de l’édicule a été enlevé. ©MAB/Terre Sainte Magazine

Prévus pour durer environ deux ans, les travaux de réfection du sol dans la basilique du Saint-Sépulcre arriveront bientôt à mi-parcours. Pressés par quelques fuites indiscrètes, les archéologues ont du lever le voile sur quelques-unes de leurs découvertes.


Avancée des travaux. Dans les tons jaune et vert, les secteurs déjà fouillés par les archéologues. Dans les tons bleus, ce qu’il reste à faire sur l’année restante. ?

 

La montagne arrasée. Tout le pavement autour de l’édicule a été enlevé. Et immédiatement en dessous, les archéologues ont trouvé le lit de pierre de la colline de Mont Ghareb, mis à niveau autour du tombeau de sorte à obtenir une surface plane tout autour de la grotte funéraire de Jésus au centre. L’archéologie confirme l’histoire. ?

©MAB/Terre Sainte Magazine

 

Des gardiens attentifs. Les fouilles qui accompagnent les travaux de réfection du solde la basilique de la Résurrection se font sous le sceau du plus grand secret. Il y a les raisons officieuses, il y a les raisons officielles et il y a la seule raison qui vaille : les conclusions archéologiques s’inscrivent dans le temps. Néanmoins, les chefs des Eglises gardiennes de la basilique,Grecs-Orthodoxes, Franciscains et Arméniens Apostoliques suivent le dossier avec attention et bénéficient de visites régulières durant lesquelles la professeure Stasolla leur explique ce que l’on trouve sous les pavés. ?

©GPO/Custodie de Terre Sainte

 

Carrière et prémices d’édifices. Tandis que dans le flanc sud de l’édicule, on trouve une importante et profonde ouverture dans le sol en-dessous du niveau arrasé par Constantin, il revient aux archéologues de distinguer de relever et dater. Le frère franciscain Virgiolo Corbo qui a réalisé un sondage ici même dans les années 1960 et publié tous ces travaux en 1981, voyait sur ces quelques mètres carrés se croiser : la carrière de pierre, un mur de l’époque d’Hadrien, des bases de piliers de l’époque constantinienne et des restes croisés ! L’agrandissement du périmètre de fouilles apportera de nouveaux éléments d’interprétations. ?

©GPO/Custodie de Terre Sainte

 

Carrelage en marbre. C’est dans l’espace sous le niveau de l’édicule qu’a été trouvé un reste de pavement de marbre en opus sectile (damier). Dans les années 1960, le père Virgilio Corbo qui l’avait également photographié, estimait qu’il datait du XIe siècle. Les progrès de l’archéologie permettront d’en savoir plus. ?

©GPO/Custodie de Terre Sainte

 

Hypothèses. Les travaux des années 1960, avaient permis aux franciscains travaillant de concert avec le frère dominicain Charles Couasnon d’émettre des hypothèses sur la topographie de la carrière de pierre après qu’elle ait été travaillée par les ouvriers de l’empereur romain Constantin en vue de construire la première basilique. En 2007, l’Université italienne de Florence avait passé toute la basilique au laser, permettant à la professeure Simonetta Fiamminghi d’affiner ce travail. On attend un complément d’information. ?

©Couvent Saint-Etienne des dominicains/Archives

 

Un sol peut en cacher un autre. Sur cette photo, il est clairement visible que l’édicule actuel, construit en 1810 après que le feu a eu raison du précédent, est directement construit sur un précédent niveau de pavement. La professeure Stasolla a expliqué : « Il s’agit d’un sol circulaire en marbre de réemploi, soigneusement travaillé, dont la circonférence inclut toute la surface de la tombe ». Il daterait de Constantin au IVe siècle. ?

©GPO/Custodie de Terre Sainte

 

Décoration. Sous les arches de la Vierge, il a fallu retirer des mètres cubes de terre avant de retrouver le substrat rocheux. Toute ce remblai naturel a été filtré, permettant de découvrir des restes de tesselles colorés, probablement utilisés dans la décoration d’un des édifices. Des échantillons de terre seront analysés, comme il est d’usage aujourd’hui lors de fouilles. Ils permettront peut-être d’avoir une idée de la flore du jardin de la résurrection. ?

©GPO/Custodie de Terre Sainte

 

Faire du neuf avec l’ancien. Aux abords du lieu nommé « la prison du Christ », les restaurateurs ont commencé à paver le sol. Les dalles anciennes ont été nettoyées, restaurées et placée exactement à la place qui était la leur. Celles qui étaient trop abîmées ont été remplacées par des pierres récemment taillées dans le style des précédentes. Le déambulatoire sera restitué dans les tons ocre, tandis que les abords de l’édicule seront dans les même tons que l’édicule lui-même qui est plus rose. ?

©MAB/TSM

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