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Attentat suicide en pleine messe à Damas

Rédaction
23 juin 2025
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Dégâts dans l'église grecque orthodoxe de Saint-Elias, à Damas, après un attentat suicide le 22 juin ©LOUAI BESHARA

Au moins 22 personnes ont été tuées dans l'explosion d'une bombe portée par un individu affilié à l'Etat Islamique, ce dimanche 22 juin lors de la liturgie à l'église orthodoxe Saint Élie, à Damas, en Syrie.


C’est un drame qui rappelle des souvenirs traumatiques aux chrétiens syriens. Dimanche 22 juin, un attentat-suicide a visé les fidèles réunis pour la liturgie du soir à l’église Saint-Élie de Dweila, à Damas. Le ministère de l’intérieur syrien a affirmé qu’un membre de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) était à l’origine de cet attentat, qui a causé la mort d’au moins 22 personnes, et blessé 63 autres d’après le dernier bilan du ministère de la santé.

Environ 150 fidèles assistaient à la messe, quand, vers 18h30, « des coups de feu ont éclaté« , raconte un prêtre de Damas, au site Eastern Christians : « Un homme a tenté d’arrêter l’agresseur, qui a atteint la porte de l’église et a fait exploser sa bombe. L’explosion a détruit une partie du toit. J’ai moi-même transporté 20 à 25 blessés.« 

Des secouristes œuvrent dans l’église peu après l’attentat kamikaze ©Greek Orthodox Patriarchate of Antioch

Au milieu des débris de bois, d’icônes dorées, et de murs aspergés de sang, les regards hagards figés sur les photos qui circulent sur les réseaux sociaux témoignent du choc vécu par la petite communauté chrétienne de Damas.

La sécurité, défi des nouvelles autorités

Il s’agit de la première attaque de ce genre dans la capitale syrienne depuis que des forces dirigées par des rebelles islamistes ont renversé l’ex-président Bachar Al-Assad le 8 décembre. Les chrétiens, qui sont passés de 6% à 2% de la population du fait de la longue guerre civile qui a vu l’État Islamique émerger, ne seraient plus que 400 000 dans le pays, selon un chiffre de l’Oeuvre d’Orient. Une minorité inquiète de son avenir alors que la sécurité et les luttes interconfessionnelles reste l’un des plus grands défis pour les nouvelles autorités.

Plus tôt dans la matinée de ce dimanche, un graffiti en forme de menace a été retrouvé sur le mur d’une autre église, à Kfar Bakhoum, dans la campagne de Hama : « Votre tour viendra ».

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« Ces actes terroristes n’arrêteront pas les efforts de l’Etat syrien pour parvenir à la paix civile », a déclaré le ministre de l’intérieur, Anas Khattab. Ce dernier avait récemment alerté que le groupe EI avait opté pour « des attaques précises contre des cibles stratégiques » et affirmé que des tentatives d’attentat contre les communautés chrétienne et musulmane chiite avaient été déjouées.

De son côté, le patriarcat orthodoxe de Damas a, lui, exhorté les nouvelles autorités syriennes islamistes à « assumer l’entière responsabilité » de l’attaque. Depuis Jérusalem, l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre sainte dit « condamner fermement cet acte barbare » et « rejeter les idéologies qui cherchent à justifier la violence au nom de la religion ».

Leur communiqué, publié le 23 juin, se termine sur une supplique : « Nous prions et espérons que les marais de la haine et du fanatisme soient définitivement éradiqués afin que les peuples du Moyen-Orient, et de cette chère Syrie, puissent enfin vivre dans la paix, la dignité et l’humanité partagée.

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