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La France crée un fonds pour les écoles chrétiennes d’Orient

Christophe Lafontaine
24 janvier 2020
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La France crée un fonds pour les écoles chrétiennes d’Orient
L’idée d’un fonds de soutien aux écoles des chrétiens d’Orient est l’une des principales recommandations d’un rapport commandé par Emmanuel Macron à Charles Personnaz, Haut fonctionnaire et bénévole de L’Œuvre d’Orient, remis il y a un an à l’Elysée. ©HadasParush/Flash90

A Jérusalem le 22 janvier, E. Macron a annoncé la création d’un fonds pour accompagner les écoles chrétiennes en Orient. Au nom du rôle historique de la France, de la francophonie et des valeurs qu’elles véhiculent.


La France va lancer un nouveau fonds pour accompagner toutes les écoles chrétiennes en Orient. Avec deux épicentres majeurs de la région, l’Egypte et le Liban.

L’annonce a été faite par Emmanuel Macron, le 22 janvier, dans la vieille ville de Jérusalem. Le président français a voulu ainsi « réaffirmer » l’engagement de la France au côté des chrétiens d’Orient. Parlant même de « vocation de la France » pour les aider. Ce rôle historique de protection des chrétiens d’Orient lui a été dévolu sous l’Empire ottoman et lui est encore reconnu aujourd’hui.

Emmanuel Macron a rappelé que « dans cette région bousculée par beaucoup de conflits, de divisions (…), le rôle des chrétiens d’Orient est (…) extrêmement important ». Et a ajouté que « le rôle de la France est de les protéger, de travailler avec eux, de permettre que dans chaque pays qu’ils soient respectés ».

Les établissements chrétiens au Moyen-Orient ont été des précurseurs, depuis 150 ans voire plus, dans l’accueil des enfants handicapés ou la scolarité des jeunes filles et ils ont vocation à accueillir tout le monde, chrétiens comme musulmans. Ces derniers représentent même 60% des élèves ! A noter qu’il y a environ 400 000 enfants qui sont formés dans ces écoles soit par un enseignement en français soit à l’apprentissage de la langue française.

« La culture française apparaît comme un vecteur de réconciliation »

« Le français est un facteur de cohésion et d’ouverture entre les élèves chrétiens et musulmans qui se côtoient dans ces écoles », commente L’Œuvre d’Orient qui se réjouit de l’annonce présidentielle dans un communiqué. « La culture française apparaît comme un vecteur de réconciliation mais également d’esprit critique. Elle est en effet porteuse de valeurs de liberté, de fraternité, d’égalité comme également d’une certaine idée de la laïcité. »

L’Œuvre d’Orient qui déclare par ailleurs qu’elle « aura à cœur de continuer à soutenir ces établissements » est dirigée par Mgr Pascal Gollnisch, qui accompagnait la délégation présidentielle. L’Œuvre d’Orient est une association catholique française placée sous la protection de l’Archevêque de Paris. Elle est dédiée au soutien des chrétiens d’Orient depuis 1856. Elle articule prioritairement son action autour de l’éducation, de l’aide sociale et de l’action culturelle et de la vie des diocèses (bourses d’études, formations, bibliothèques, traduction de livres…).

Pour mémoire, une rencontre autour de la francophonie au Moyen-Orient, les 12 et 13 avril 2018 à Beyrouth avait été organisée par L’Œuvre d’Orient en partenariat avec le Secrétaire Général des écoles catholiques au Liban

Un rapport qui aura porté du fruit

Il convient par ailleurs de souligner que l’annonce présidentielle du 22 janvier qui s’axe sur le plan éducatif, fait directement suite à une proposition issue du rapport de Charles Personnaz, Directeur à l’Institut national du Patrimoine et chargé de mission bénévole à l’Œuvre d’Orient. Il participait également à la visite présidentielle en Terre Sainte.

Son rapport a été remis début 2019. Il avait été commandé par le chef de l’Etat pour réfléchir aux moyens de renforcer l’action de la France dans la protection du patrimoine du Moyen-Orient et de soutenir le réseau éducatif des communautés chrétiennes de la région.

Si Emmanuel Macron a déclaré que l’Etat va investir dans le nouveau fonds et qu’il a invité toutes les collectivités territoriales qui le souhaitaient à le financer, Charles Personnazexpliquait dans son rapport que ce fonds pourrait être aussi alimenté par des fonds privés provenant d’associations, de fondations privées, de réseaux d’anciens élèves, de fonds européens…

Formation de professeurs et envoi de volontaires

Et « en termes de crédits publics de l’Etat ou de l’Agence française de développement, l’apport annuel pourrait se situer entre 1,5 M€ et 2 M€ », estime l’auteur dans son rapport.

Un budget qui devrait permettre la formation des enseignants, l’envoi de volontaires francophones dans les établissements scolaires concernés et des actions favorisant le dialogue.

 

 

 

 

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