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La communauté de Tabgha sera finalement indemnisée pour l’incendie volontaire

Terresainte.net
23 septembre 2015
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Après l’incendie criminel de juin dernier, le service des impôts israéliens avait annoncé le 10 septembre que l’église de Tabgha ne recevrait pas les dédommagements prévus par la loi israélienne en cas d’acte terroriste au motif que l’incendie volontaire de l’édifice ne relevait pas du terrorisme. Lundi 21 septembre, le procureur général israélien est revenu sur cette décision. La communauté bénédictine de Tabgha sera finalement indemnisée.


(Haïfa – n.h) – Contrairement à la décision initiale, Israël versera bien des dommages en réparation de l’incendie perpétré au sanctuaire de la Multiplication des pains de Tabgha. Cette compensation a été accordée à la communauté bénédictine allemande propriétaire des lieux. L’incendie perpétré le 18 juin dernier avait d’autant plus choqué qu’il était accompagné de graffitis haineux sur la base desquels l’enquête s’orientait vers des groupuscules d’extrémistes juifs.

L’église de Tabgha « devrait être indemnisée pour les dommages causés par l’incendie criminel, conformément à la réglementation de l’impôt foncier, » a déclaré le procureur général Yehuda Weinstein dans un communiqué lundi 21 septembre.

Dans une lettre officielle aux autorités fiscales, le sous-procureur général Avi Licht a confirmé que « l’église doit être indemnisée, tel que requis par la loi ». Celle-ci punit les actes criminels liés à « l’appartenance nationale ou ethnique » . Contrairement à ce qu’a été dit, l’incendie, a ajouté le juge, a une motivation idéologique évidente « qui tire ses origines du conflit israélo-arabe »

« Le changement de direction est surprenant, mais le contenu de la mesure est important et nous en sommes très heureux.  » « Cette décision rétablit les droits et la protection de la communauté chrétienne vivant en Israël », a affirmé Mgr. Giacinto-Boulos Marcuzzo, vicaire patriarcal à Nazareth.

L’attaque de l’église avait suscité une ferme condamnation et l’inquiétude des chrétiens citoyens de l’Etat hébreu et du monde. Visitée par plus de 5000 personnes par jour, elle a suscité une attention renouvelée des pèlerins et des médias sur les attaques commises notamment contre les églises en Israël.

Immédiatement après l’attaque de Tabgha, la police israélienne avait annoncé l’arrestation puis la libération de 16 jeunes colons juifs.

Plus d’un mois plus tard, 3 personnes ont été inculpées. Yinon Reuveni et Yehuda Asraf, pour l’incendie et les graffitis. Le troisième, Moshe Orbach, a été accusé d’avoir écrit et distribué un document détaillant la « nécessité » d’attaquer les biens non-juifs et des individus, tout en donner des conseils pratiques pour le faire. (voire notre article Deux mises en examen pour la destruction de Tabgha).

Les autorités fiscales avaient d’abord refusé la demande de compensation de la communauté prétendant que l’attaque contre le sanctuaire n’avait pas de fondement «nationaliste». Toutefois, le ministère de la Justice est revenu sur la décision des services fiscaux. En se basant sur les charges retenues contre les suspects, le bureau du procureur général Weinstein a estimé que l’attaque était bien liée au « conflit israélo-arabe » et a demandé que la communauté bénédictine soit par conséquent indemnisée.

La somme requise est d’environ sept millions de shekels (1,7 millions de dollars, 1,6 millions d’euros). Elle servira pour la reconstruction d’un des bâtiments du cloître entièrement détruit. L’église elle-même n’a pas été endommagée.

Au cours des dernières années, d’autres lieux de cultes chrétiens ont été attaqués. C’est le cas de l’église de la Dormition à Jérusalem, la basilique de Nazareth, ainsi que d’autres églises catholiques et grecques-orthodoxes. Des mosquées et lieux de cultes musulmans ont également été pris pour cible par des extrémistes juifs israéliens. Ces attaques sont signés de « Tag Mehir », le prix à payer  (voir notre artiocle Prix à payer, paix retardée), et appellant à la « purification » de Eretz Israel des œuvres païennes.

Ces actions était autrefois limités au régions frontalières avec la Cisjordanie et à Jérusalem, à présent elle se sont étendues dans les régions paisibles de la Galilée.

Mgr Marcuzzo ne minimise pas les difficultés et les problèmes qui menacent l’avenir de la communauté chrétienne en Terre sainte. « Quelque chose se passe… les actes de vandalisme, la question des écoles, le mur (dans la vallée de Crémisan). Tous les incidents qui ont eu lieu, sont une indication d’un changement d’attitude. Nous ne voulons pas dramatiser les choses, mais nous devons examiner les faits, être prudents et vigilants ».

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