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Pizzaballa : la paix en Terre Sainte viendra de la base

Christophe Lafontaine
2 février 2021
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Pizzaballa : la paix en Terre Sainte viendra de la base
La patriarche latin de Jérusalem, S.B. Pierbattista Pizzaballa, alors Administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem, devant la ville sainte, le 5 avril 2020 © Yossi Zamir / Flash90

Dans la revue autrichienne « Information Christlicher Orient », le Patriarche latin de Jérusalem a souligné l’importance aujourd’hui, pour la paix, des initiatives de la société civile plutôt que du monde politique.


Cela n’a rien d’une lapalissade contrairement aux apparences. Pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, il faudrait des « hommes politiques forts et convaincants », a soutenu le Patriarche latin de Jérusalem. Mais, a-t-il rajouté, ils n’existent pas pour le moment. Comprendre que ce n’est pas par leur concours que se lèvera un nouvel élan dans le processus de paix.

Kathpress, l’agence de presse autrichienne basée à Vienne a fait savoir que l’ancien Custode de Terre Sainte avait partagé ses considérations dans le dernier numéro d’« Information Christlicher Orient » (janvier, N°82), Cette revue autrichienne est l’organe de presse de « Initiative Christlicher Orient », une organisation catholique autrichienne créée en 1989 pour faire connaître et valoriser en Occident le trésor spirituel de l’Orient chrétien en promouvant notamment des projets de soutien aux communautés chrétiennes d’Orient. Elle soutient notamment de nombreux projets d’aide gérés par Caritas Jérusalem, qui représente le service socio-pastoral du diocèse du Patriarcat latin de Jérusalem.

« Faire quelque chose de concret ensemble »

Face au constat qu’il pose, Mgr Pizzaballa estime que « le moment est venu pour les initiatives partant de la base ». Soulignant ainsi le rôle « des initiatives qui surgissent, par exemple, dans les écoles ou les paroisses ou dans d’autres institutions de la société civile ». Pour lui, les rencontres humaines, personnelles et spontanées sont primordiales. « Musulmans, juifs et chrétiens se réunissent, il ne s’agit pas de politique, il n’y a pas de débats fastidieux sans fin, mais il s’agit plutôt de faire quelque chose de concret ensemble ».

Le Patriarche reste cependant réaliste, en reconnaissant qu’il serait illusoire de croire à une paix à court ou moyen terme « parce que trop d’injustices n’ont pas encore été expiées et trop de blessures ne sont pas encore cicatrisées ». Cependant, les initiatives civiles sont des semences positives qui donnent « beaucoup, beaucoup d’espoir », selon les termes de Mgr Pizzaballa.

Valoriser les projets locaux et la spontanéité

Et le prélat de mettre en valeur différents projets qui favorisent les relations de collaboration entre Palestiniens et Israéliens. A l’instar du projet « main dans la main », une organisation d’écoles mixtes d’Israéliens et de Palestiniens. Ou encore comme le projet « Enfants sans frontières », qui promeut des occasions de jeu ou de rencontres comme des matchs de foot partagés entre enfants israéliens et palestiniens. Le Patriarche rappelle également l’initiative promue par le Commander’s for Israel’s Security, qui rassemble plus de 200 officiers israéliens en retraite, dont des généraux, engagés notamment dans la collaboration avec des collègues palestiniens dans le cadre de projets de sécurité.
Il y a aussi des groupes d’enseignants juifs et arabes qui travaillent ensemble pour réécrire des manuels d’histoire ou de géographie. Et de citer l’exemple de ces femmes musulmanes à Hébron qui se sont engagées à la non-violence.

L’agence Fides qui a aussi relayé l’information relate que le chef de l’Eglise catholique latine en Terre Sainte « reconnaît l’importance de protéger et de valoriser ces germes de paix et de coexistence ayant fleuri spontanément au niveau de la société civile ».

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