Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Les Israéliens ont-ils annexé la Judée-Samarie ? – TSM 607

Marie-Armelle Beaulieu
30 mai 2010
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable

Nous sommes samedi, il fait doux et c’est un temps idéal pour aller se promener. Au programme aujourd’hui visite de Sébaste. C’est l’ancienne Samarie de la Bible, rebaptisée Sébaste par Hérode le Grand. Et c’est justement les vestiges de la ville romaine, puis byzantine, puis croisée que je vais visiter. Depuis quelques années la Coopération italienne, quelques passionnés italiens et palestiniens, ont convaincu les villageois de veiller à ce riche patrimoine et de le conserver. La visite du jour est destinée à collecter des fonds pour poursuivre ce travail.

Sébaste se trouve aux portes de Naplouse, au cœur de la Cisjordanie, en plein territoire palestinien et pour monter de Jérusalem à Sébaste, on emprunte cette route toute droite ou presque qui traverse les collines de la « West Bank ». Nous sommes à l’intérieur de l’enclave délimitée par le mur de séparation. Le paysage est magnifique. A quelques jours près nous aurions vu beaucoup plus de coquelicots. Mais dans les jours où nous sommes, fleurit toute autre chose. C’est bleu et blanc, frappé d’une étoile de David. Le drapeau israélien est partout le long de la route. Israël, de l’autre côté du mur fêtera mardi prochain les 62 ans de son indépendance. Il m’aura fallu quelques minutes pour réaliser l’incongruité de ce que je vois.

Je sais bien que la terminologie israélienne s’agissant de la Cisjordanie est «yéhoudâ we-shomrôn », la Judée Samarie, pour insister sur la relation historique d’Israël à cette région, capitale de l’antique royaume d’Israël. Sauf qu’elle est tout de même destinée à devenir le territoire de l’État palestinien, dixit le Droit international. D’ailleurs cette floraison de drapeaux du point de vue palestinien, c’est un peu comme si à Chypre la partie chypriote était pavoisée de drapeaux turcs. Les Chypriotes n’aimeraient pas du tout.

En fait de Palestine putative ou potentielle, j’en viens à réaliser que, par cette démonstration de force et d’impunité, se traduit peut-être une réalité que d’aucuns qualifient de solution possible : Israël pourrait annexer la Cisjordanie, gérer un État pour deux peuples et on en finirait avec cet improbable État palestinien non viable et mort-né.

C’est le rêve des colons, à ceci près qu’un certain nombre préfèrerait que tout ce qui reste d’Arabes sur le territoire veuille bien déménager en Jordanie, au Liban, où bon leur chante, pour permettre à l’État d’Israël de garantir son caractère juif. En mars 2010, 50% des étudiants israéliens (juifs et arabes) ont estimé que les droits dus aux citoyens juifs n’étaient pas applicables aux arabes. La démocratie survivra-t-elle à l’annexion ?

Dernière mise à jour: 20/11/2023 15:46

Le vrai scoop du Vendredi saint

Dans la tourmente qui secoue l’Église, les médias font flèche de tout bois dès lors qu’ils ont des chances d’en ajouter. Le Vendredi Saint le père Cantalamessa dans son homélie faisait un parallèle entre antisémitisme et attaque médiatique contre le pape. Nouvelle curée de la curie ! Huit jours plus tard, silence radio sur la relecture qu’a faite de l’homélie le rabin Alon Goshen-Gottstein et qu’il a publiée dans le Jerusalem Post.

Marie-Armelle Beaulieu

Le dernier tatouage d’Abbus

Marie-Armelle Beaulieu

Respirer à pleins poumons

Là où Jésus a vaincu la mort
Pietro Kaswalder ofm, Studium Biblicum Franciscanum - Jerusalem

Là où Jésus a vaincu la mort

L’exposition solennelle du Suaire de Turin, au mois d’avril 2010, nous invite à étudier une fois encore la tombe de Jésus. Cette tombe se trouve aujourd’hui au centre de la ville de Jérusalem et se trouve être depuis presque 2000 ans le but d’un incessant pèlerinage.

La Terre Sainte n’est pas un Dysneyland à thématique religieuse
David Jaeger ofm

La Terre Sainte n’est pas un Dysneyland à thématique religieuse

Il n’est pas content le père David Jaeger et il a bien raison. Partout dans le monde, on désacralise les espaces religieux. Qu’au moins Jérusalem soit épargnée, elle qui subit les mêmes assauts.

Paul Collin : un regard d’amour sur une Église de martyrs
Marie-Armelle Beaulieu

Paul Collin : un regard d’amour sur une Église de martyrs

Il n’y a pas de chaldéens en Terre Sainte, - au sens restrictif du terme : Israël - Palestine - ou si peu qu’ils se sont fondus à la chrétienté arabe locale, sauf un. Peut-être parce qu’il n’était pas arabe. Certainement parce qu’il est le représentant officiel de l’Eglise chaldéenne à Jérusalem : Paul Collin, un Français, breton et malouin ordonné prêtre en Iran dans le rite chaldéen. Rencontre.

Les Chaldéens : des chrétiens persécutés
Marie-Armelle Beaulieu

Les Chaldéens : des chrétiens persécutés

De nos jours encore, dans certains pays, on meurt d’être chrétien. Les chaldéens, ces fidèles de la troisième Eglise catholique orientale que nous présentons, sont de ceux-là.