Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Une revue inscrite dans une tradition

Emilie Rey
13 janvier 2021
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Terre Sainte Magazine est l’héritier d’une lignée de publications francophones qui naissent avec l’essor et la popularité des pèlerinages au XIXe siècle. Panorama.


La doyenne des publications

©Gallica/BN

 

La première publication intitulée La Terre Sainte est le fruit du travail de Claude-Régis Girard (1814-1875), un avocat.
C’est un bimensuel édité à Grenoble pour le compte de l’Œuvre religieuse de l’Orient sans que l’on puisse établir avec sûreté de lien avec celle qui deviendra l’Œuvre d’Orient. Le dernier numéro, après la mort brutale de M. Girard, annonce dans son éditorial la passation du titre à M. l’abbé Albouy, ainsi que les changements sensibles qui seront opérés “format agrandi, supériorité de papier, impression soignée, gravures”.

 


Un chevalier du Saint-Sépulcre à la barre

 ©Gallica/BNF

De 1875 à 1887 l’abbé Albouy prend donc le relais tout en changeant le titre de la publication qui devient La Terre Sainte – Journal des Lieux-Saints, Jérusalem, Rome et les principaux sanctuaires du monde catholique.

Ce bimensuel illustré de 8 puis 12 pages est envoyé moyennant un abonnement de 6 francs l’année ! Il est l’œuvre d’un chevalier de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre et organisateur de “caravanes” en Terre Sainte, l’abbé Augustin Albouy (1832-1899).
Dans un style très littéraire, la publication donne la parole à des orientalistes, à des pèlerins et autres bienfaiteurs de renom, c’est l’époque du “feuilleton”, des “exploits” et autres “variétés” !

Elle est accompagnée de gravures qui illustrent Les Mystères de Notre-Seigneur et de Notre-Dame aux Lieux-Saints.
La Terre Sainte fait écho à l’implantation des congrégations françaises en Terre Sainte et donne des points réguliers de leur situation et de celle des catholiques et patriarches orientaux.

Le journal est cédé à l’Œuvre des écoles d’Orient, devenant la Revue illustrée de la Terre Sainte et de l’Orient catholique.


Revue illustrée

©Bibliothèque de l’Ebaf/Couvent Saint-Etienne

De 1888 à 1895 la Revue illustrée de la Terre Sainte et de l’Orient catholique paraît tous les deux mois.

Mgr Félix Jacques Joseph Charmetant, figure de l’Œuvre d’Orient de cette fin du XIXe, en fait l’organe de l’Œuvre. Elle relaie activement la politique et l’œuvre de diffusion des institutions françaises en Terre Sainte soutenues par le Quai d’Orsay. Elle documente aussi, de manière plus savante, la Palestine ancienne et moderne. On y trouve les premiers articles d’érudition biblique sous la plume de l’abbé Pierre-Auguste Raboisson (1830-1903), voyageur et photographe qui fut l’un des premiers anticolonialistes dans la France du XIXe siècle. Les frères dominicains, qui ont fondé l’École biblique et archéologique française de Jérusalem en 1890, signent là leurs premières contributions. En 1895 la Revue reprend son nom initial : La Terre Sainte avec l’ajout “revue illustrée de l’Orient chrétien”
et sera éditée jusqu’en 1907.

Son supplément scientifique perdurera jusqu’en 1946.


La première revue franciscaine francophone

©Gallica/BNF

Moins connu, le bulletin Saint François et La Terre Sainte : écho mensuel de la Custodie franciscaine de Terre Sainte naît en 1891 à l’initiative du Commissariat de Terre Sainte de Paris sous la direction du P. Victor-Bernardin de Rouen. Il vient clairement affirmer la prééminence et l’ancienneté franciscaine
sur les autres ordres dans un contexte diplomatique “animé”.

La revue donne un panorama très complet et détaillé de la présence franciscaine au Proche-Orient, tant de son histoire et de ses droits que de ses établissements et de ses missions. Le contexte politique et sociétal n’est pas absent de ses pages, puisqu’elle fournit une “Chronique” présentant les diverses actualités des pays, qui n’est pas sans annoncer celle que l’on trouvera, en 1921, dans La Terre Sainte.

Saint François et la Terre Sainte est édité jusqu’en 1900.


Renaissance à Jérusalem

©TSM/CTS

C’est grâce à l’impulsion du père Ferdinando Diotallevi que les franciscains de la Custodie fondent leur revue et reprennent pour titre La Terre Sainte, le 15 janvier 1921.

Publié en trois langues (italienne, française et espagnole). C’est le custode Diotallevi lui-même qui nomme les premiers rédacteurs en chef de la revue, pour la version française le père Prosper Viaud, vicaire de la Custodie.

 

Dernière mise à jour: 13/03/2024 15:32

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