Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Capharnaüm – Quel geste poser ?

Laurent Guillon Verne
8 mai 2021
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Capharnaüm – Quel geste poser ?
Lors du pèlerinage annuel de la Custodie de Terre Sainte à Capharnaüm, le dernier samedi d’octobre, ce sont des fruits qu’offre le custode de Terre Sainte. Ce geste est moins en relation avec les Évangiles proclamés sur place qu’avec la proximité de Souccot, la fête juive des récoltes, pour bénir le Seigneur des dons renouvelés de la terre. © MAB/CTS

Capharnaüm la bien nommée. Les groupes s’y succèdent pour
la visiter comme l’on visiterait un musée de la vie de Jésus. Capharnaüm, la ville de tant de miracles faits par Jésus ne mérite-t-elle pas un geste pour nous associer à ceux qui croyaient en lui ?


Au bord du lac de Tibériade, le site archéologique de Capharnaüm, est charmant, captivant mais aussi déroutant, avec son importante synagogue des époques grecque et romaine. Dans la Galilée des nations, aux confins des pays de Zabulon et de Nephtali, cette ville qui fut traversée par la Via maris, et qui reliait Damas à Alexandrie, se trouve être aussi le village d’élection de Jésus. Elle fut durant plus de deux ans témoin de ses enseignements et sa situation, son port, permettaient aux foules des régions aux alentours juives et païennes, de venir à la rencontre de Jésus et réciproquement.

De la Parole

Les textes ne manquent pas pour nous raconter, la ville choisie par Jésus : la belle-mère de Pierre, le percepteur, le centurion, le paralytique, le possédé, le discours sur le Pain de Vie. Après les explications du site qui s’imposent afin de se situer dans le temps et dans l’espace, vient le moment de comprendre la vie de Jésus dans cette ville de passage entourée de contrées païennes. Jésus y a enseigné avec autorité et des hommes et des femmes ont osé une parole, posé un acte de foi. Si les pierres de Capharnaüm pouvaient parler, sans doute pourraient-elles nous conter l’ensemble des miracles opérés dans ses murs.

Chacun pourra méditer tel ou tel texte, comme le discours sur le Pain de Vie : L’œuvre de Dieu, c’est que vous mettiez votre foi en celui qu’il a lui-même envoyé (Jn 6, 29). Or les groupes rejoignent trop rapidement d’autres site des rives du lac de Tibériade.

LES TEXTES

Il s’en passe des choses à Capharnaüm !

Jésus s’installe chez Pierre : Mt 8, 14-15 ; Mc 1, 29-31 ; 2, 15-22 ; 3, 20-21 ; 31-35 ; 9, 33-50 ; Lc 4, 38-39

Jésus guérit : Mt 8, 5-17 ; 9, 10-26 ; Mc 1, 21-35 ; Lc 4, 31-37 ; 7, 1-10 ; 8, 40-56

Jésus appelle : Mt 9, 9 ; Mc 2, 13-14 ; Lc 5, 27-28

Le paralytique que l’on descend pas le toit : Mt 9, 1-8 ; Mc 2, 1-12 ; Lc 5, 17-26

Discours en paraboles : Mt 13, 1-46

Discours du Pain de Vie : Jn 6, 22-71

 

Au geste

Cependant j’ai assisté sur place à une démarche d’un groupe qui avait choisi de relire le texte du paralytique -Mc 2, 1-12. Tous se trouvaient au bas des marches de l’église moderne au-dessus de la maison de Pierre. Au moment où le texte évoque les quatre hommes qui portent le paralytique, le prêtre a invité chaque pèlerin à monter les marches en silence, en portant en lui, la personne qu’il voulait présenter à Jésus.

Arrivé dans le chœur de l’église et réunis autour de la fosse où l’on découvre les vestiges de la maison de Pierre, comme si chacun avait pratiqué lui aussi une ouverture dans le toit, ils prononcèrent à voix haute le prénom de la personne qu’ils portaient dans leur cœur. Jean, Madeleine, Renée, François, Lucas… que nous ne connaissions pas, furent déposés aux pieds de Jésus, avec le désir pour eux d’une guérison, d’une paix retrouvée, d’une consolation. Le silence qui a suivi était intensément habité. Le père a repris le texte du paralytique : Le Fils de l’homme a l’autorité pour pardonner les péchés sur la terre -Mc 2, 10. À la suite, chacun fut invité à se lever et à entrer dans une démarche pour recevoir le sacrement du pardon.

En sortant de l’église, les pèlerins pouvaient se dire qu’ils avaient goûté à ce lieu de villégiature et sans doute seraient-ils restés plus longtemps au bord du lac, sereins et apaisés dans la lumière du soleil du soir. De retour chez eux, lorsque Capharnaüm raisonnera dans leur mémoire, ils se souviendront qu’en hébreu Kfar Nahum se traduit par… village de la consolation.

À VOS PLUMES !

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Vous êtes animateur spirituel, guide, pèlerin. Un lieu évoque pour vous un geste à poser, une expérience spirituelle dense. Partagez-le avec nous !

Le texte ne doit pas dépasser 3800 caractères. Si vous pouvez lui joindre une très belle photo de pèlerinage, c’est bien venu !

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Dernière mise à jour: 08/04/2024 12:28

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