Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

À Gaza, la résurrection d’un monastère

Samuel Forey
13 mai 2022
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable
À Gaza, la résurrection d’un monastère
L'ONG Première Urgence Internationale développe un programme de mise en valeur du patrimoine et de formation de jeunes étudiants ©Première Urgence

Longtemps cachés sous plusieurs mètres de sable, des vestiges archéologiques byzantins ont été mis au jour dans l’enclave, à la fin des années 1980. Crise après crise, guerre après guerre, ils ont été patiemment restaurés et aménagés. De toute première importance dans l’histoire de la Palestine, ce monastère permet aux Gaziotes de redécouvrir leur patrimoine.


Le site bruisse des coups des marteaux et du crissement des scies. Dans un coin on taille des pierres. Un peu plus loin deux jeunes femmes analysent des morceaux de charbon pour reconstituer le bol alimentaire d’un pèlerin des premiers temps du christianisme. Au sol, des ouvriers déblaient les restes de 40 cm de sable, étalé en 2012 pour protéger des mosaïques, qui s’apprêtent à être photographiées sous tous les angles. Le sable sera ensuite remis en place.

« Si tout va bien, on dégage ces pavements dans 4 ans », espère René Elter. Le délai peut paraître lointain, mais l’archéologue français, 56 ans, travaille ici depuis 20 ans. L’endroit a été découvert à la fin des années 1980. Gaza vit sa première intifada, tandis que le gouvernement israélien construit des colonies. Sur la dune côtière, plusieurs mètres de sable sont déblayés. Colonnes et chapiteaux apparaissent, datant vraisemblablement de l’Antiquité.

Lire aussi >> Une remarquable mosaïque byzantine découverte à Gaza

En contrebas, dans l’intérieur des terres, passe l’avenue Salah ed-Din, du nom du conquérant kurde qui a repris Jérusalem aux Croisés. Ce n’est que l’une des dénominations d’un axe dont le tracé n’a pas changé depuis des millénaires, qu’il s’appelle chemin d’Horus à l’époque des pharaons, via Maris sous l’empire romain, ou encore voie du sultan pour les Ottomans. Il traduit la riche histoire de Gaza, oasis de verdure au milieu d’une terre aride, étape indispensable pour passer d’Égypte en Syrie, du sud au nord, et débouché des routes commerciales venant d’Asie et d’Arabie.

Mais les ruines ne sont pas fouillées. (…)


Retrouvez l’article entier dans le numéro 679 de Terre Sainte Magazine (Mai-Juin 2022).

Je le veux !

Pourquoi refaire le dallage du Saint-Sépulcre?
Marie-Armelle Beaulieu

Pourquoi refaire le dallage du Saint-Sépulcre?

À la remise du chantier de restauration de l’édicule, les Églises savaient qu’elles n’en avaient pas terminé avec les nécessaires interventions dans la basilique du Saint-Sépulcre. Retardés par la pandémie, les travaux ont repris dans l’édifice et leur enjeu est plus intéressant qu’un simple changement de carrelage.

Vincent Lemire : «La destruction du quartier Maghrébin était planifiée par Israël»
Propos recueillis par Cécile Lemoine

Vincent Lemire : «La destruction du quartier Maghrébin était planifiée par Israël»

Jérusalem se raconte aussi par ses petites histoires. Celle du quartier maghrébin, qui se dressait depuis le XIIe siècle au pied du Mur occidental avant d’être rasé par l’armée israélienne en juin 1967, n’est longtemps restée qu’un "trou de mémoire" désormais comblé par l’enquête au long cours de l’historien Vincent Lemire, qui en a fait le sujet de son dernier livre.

Hanadi Younan: « L’Église devrait élever ses enfants avec l’amour de leur terre »
Cécile Lemoine

Hanadi Younan: « L’Église devrait élever ses enfants avec l’amour de leur terre »

Doyen des Arts à l'Université de Bethléem, Hanadi, 58 ans, est catholique de rite latin. Elle estime que son Église ne se sent pas assez concernée par ce qui la préoccupe aujourd'hui : "cette douleur nationale palestinienne".

Une somptueuse église pour un mystérieux martyr
Cécile Lemoine

Une somptueuse église pour un mystérieux martyr

À l’origine, petite crypte funéraire richement agrandie sous le patronage de l’empereur byzantin Tibère II lui-même au VIe siècle ap. J.-C, l’église dite du « glorieux martyr », située à l’ouest de Jérusalem, a accueilli jusqu’au début du Xe siècle des pèlerins venus se recueillir sur les reliques d’un martyr à l’identité glorieuse… mais mystérieuse. Qui était-il pour mériter une telle dévotion ?

El-Araj: sur les traces de Bethsaïde
Cécile Lemoine

El-Araj: sur les traces de Bethsaïde

Trois sites archéologiques sont supposés être Bethsaïde, la ville perdue des apôtres Pierre et André. La découverte, à l’automne 2021, d’une église byzantine qui pourrait recouvrir la maison des deux frères, rend celui d’El-Araj, situé sur les rives nord du lac de Tibériade, plus prometteur.

Sami: « Les gens aiment critiquer, mais qui se remet vraiment en question? »
Cécile Lemoine

Sami: « Les gens aiment critiquer, mais qui se remet vraiment en question? »

Ingénieur en informatique de 47 ans, Sami Helou fait partie de la petite communauté maronite de Jérusalem. Il plaide pour que le changement dans l’Église de Terre Sainte vienne "des gens d’ici, qui doivent apprendre à donner et à contribuer avec leurs compétences".

Qumrân n’est pas un monastère d’Esséniens
Marie-Armelle Beaulieu

Qumrân n’est pas un monastère d’Esséniens

Il y a 75 ans cette année, le premier manuscrit de Qumrân faisait son apparition au marché noir du trafic des antiquités. Trois quarts de siècle plus tard, le site archéologique n’a pas encore livré tous ses secrets et ce qu’on croyait savoir est remis en cause. Si ce n’est pas un monastère essénien, à qui et pourquoi Qumrân ?