Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Qumrân n’est pas un monastère d’Esséniens

Marie-Armelle Beaulieu
17 juin 2022
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Qumrân n’est pas un monastère d’Esséniens
Sur le site arcéhologique de Qumran, fère Dominique-Marie Cabaret explique les précédentes théories et expose les éléments qui les remettent en question ©MAB/TSM

Il y a 75 ans cette année, le premier manuscrit de Qumrân faisait son apparition au marché noir du trafic des antiquités. Trois quarts de siècle plus tard, le site archéologique n’a pas encore livré tous ses secrets et ce qu’on croyait savoir est remis en cause. Si ce n’est pas un monastère essénien, à qui et pourquoi Qumrân ?


Qumrân commence avec une chèvre. Comme une histoire à récapitulation, son histoirecommence avec un fait anodinet d’anecdotes en événements,le site archéologique est devenu un incontournable des pèlerinages chrétiens. Mais que vient-on chercher à Qumrân ? Et le trouve-t-on en réalité ?

Régulièrement, frère Dominique-Marie de l’Ecole biblique et archéologique française (Ebaf) en organise la visite mais son explication diffère singulièrement de celles de tous les autres guides.

Pour un archéologue comme lui, la visite de Qumrân relève de la gageure. « Sur le plan archéologique,c’est un fait que ce n’est pas le lieu le plus enthousiasmant. Il n’y a pas grand-chose à voir, ce n’est pas très spectaculaire. » Ce qui le motive est plutôt « d’éviter les ornières ». Et le dominicain de poursuivre : « Le film (à l’entrée du parc national NDLR) propose que Jean le Baptiste serait venu à Qumrân rencontrer la communauté du Yahad, laquelle suivait une règle très stricte. Il est vrai que l’on a trouvé dans les grottes un manuscrit avec une règle essénienne mais est-ce la preuve qu’il y avait une communautévivant ici ? L’importante quantité de vaisselle retrouvée lors des fouilles a fait estimer cette communauté à une centaine de personnes mais le site ne se prête pas à accueillir la résidence permanente d’autant de monde. »

Lire aussi >> Qumran: mystères autour du « rouleau du Temple »

Frère Dominique-Marie est lancé et le mythe de la communauté juive préfigurant la vie monastique subit ses premiers assauts.Comment un archéologue de l’Ebaf peut-il écorner la thèse d’un de ses éminents prédécesseurs, le frère Roland de Vaux ? Celui là-même à qui la Jordanie confia les fouilles qui s’échelonnèrent de 1951 à 1956.


Retrouvez l’article entier dans le numéro 679 de Terre Sainte Magazine (Mai-Juin 2022).

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