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La « gratitude » des Eglises envers le roi de Jordanie

Christophe Lafontaine
29 septembre 2022
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La « gratitude » des Eglises envers le roi de Jordanie
Vue des dômes de l'église du Saint-Sépulcre dans la vieille ville de Jérusalem, le 29 septembre 2015. Photo Hadas Parush/Flash90

Le 27 septembre, les Patriarches et Chefs des Eglises de Jérusalem ont manifesté leur soutien envers le souverain hachémite suite à son discours prononcé à l’Onu la semaine dernière dans lequel il prenait leur défense.


« Gratitude » et « appréciation » envers le roi de Jordanie. C’est l’objet d’une forte « déclaration de soutien » publiée mardi par les 13 Patriarches et Chefs des Eglises officielles de Jérusalem, quelques jours après le discours qu’a donné Abdallah II, le 20 septembre, à la tribune de la 77e Assemblée annuelle des Nations unies.

« Permettez-moi de dire clairement que nous sommes engagés à défendre les droits, le précieux héritage et l’identité historique du peuple chrétien de notre région », avait-il clairement déclaré « en tant que dirigeant musulman ». Le roi affirmant que « les droits des Eglises de Jérusalem [étaient] menacés » et que « cela ne [pouvait] pas continuer ».

Dans leur déclaration commune, les Patriarches et Chefs des Eglises de Jérusalem ont clairement signifiés qu’ils avaient été sensibles aux propos du monarque tenus devant la communauté internationale. Ils l’ont de fait vivement remercié « pour sa description vraie et honnête de la réalité chrétienne en Terre Sainte, en particulier à Jérusalem », lui reconnaissant à nouveau la qualité officielle de « gardien des lieux saints chrétiens et musulmans en Terre Sainte ».

Un avertissement à prendre au sérieux

Et les représentants des Eglises chrétiennes à Jérusalem de souligner que « les efforts déployés par Sa Majesté pour tirer la sonnette d’alarme au sujet de la détérioration du respect des droits de l’homme envers les chrétiens envoient un message fort au monde concernant les dangers clairs et actuels entourant la présence et l’héritage chrétiens à Jérusalem et dans le reste de la Terre Sainte ». Et de ce fait, ils appellent la communauté internationale dans son ensemble, et toutes les personnes de bonne volonté « à agir en fonction de l’avertissement lancé par Sa Majesté dans son discours lors de l’Assemblée des Nations Unies ».

Ils se sont également dit satisfaits des propos tenus par le roi de Jordanie concernant son engagement pour « la protection du statu quo historique et juridique » en ce qui concerne les lieux saints de Jérusalem, ville sainte pour les juifs, les chrétiens et les musulmans.

Theophilos III prône l’unité d’action des chrétiens et des musulmans

A ce sujet, le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem, a condamné dans un communiqué publié en arabe le 26 septembre l’augmentation des attaques contre la mosquée al-Aqsa sur l’esplanade des mosquées, notamment à l’occasion du nouvel an juif commencé dimanche soir et à la perspective des fêtes juives à venir de Kippour et Souccot. Ajoutant que tout changement du statu quo sur le mont du Temple/esplanade des mosquées menaçait le statu quo concernant le Saint-Sépulcre.

Il a par ailleurs rappelé que la liberté de culte est garantie dans toutes les lois et chartes internationales, et que « les pratiques des groupes sionistes extrémistes contre les lieux saints islamiques et chrétiens sont une violation flagrante de notre droit naturel à exercer la liberté de culte ». Appelant à ce que tout acte d’agression soit dénoncé.

Il a en outre estimé « impératif » que tous les musulmans et chrétiens « s’unissent pour rejeter et vaincre » ce type d’attaques. Expliquant que pour les chrétiens, « les attaques contre la mosquée al-Aqsa ne sont pas moins graves que les attaques contre l’église du Saint-Sépulcre ».

Le patriarche a également mis en garde contre l’intensification des agressions contre la mosquée al-Aqsa à la suite des élections israéliennes prévues le 1er novembre prochain.

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