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Visite du nouveau Musée d’Israël

Eugenio Alliata ofm Studiun Biblicum Franciscanum
27 mars 2011
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Quarante-cinq ans après sa première inauguration, le Musée d’Israël s’est complètement restructuré pour offrir un moment de pur régal (ou presque).


Les portes du plus important musée d’Israël ont à nouveau ouvert depuis quelques mois. Depuis un certain nombre d’années, il était fermé afin d’en permettre une radicale restructuration et réhabilitation. Situé au cœur du quartier « politique » de la ville nouvelle, face à la Knesset (le Parlement), le complexe domine impérieusement la partie supérieure de la colline à l’ouest du monastère grec-orthodoxe de la Sainte-Croix. L’allée centrale d’accès a été remplacée par une longue et ample galerie qui conduit directement au nœud principal permettant l’accès aux différents pavillons.
Le grand battage publicitaire de lancement qui a accompagné l’ouverture s’est doublée d’une présentation radicalement renouvelée et enrichie des collections, surtout dans les secteurs archéologie et Judaïsme et Art, alors que celui concernant les découvertes de Qumran (Shrine of the Book, « le sanctuaire du Livre ») et le fameux modèle de la Jérusalem hérodienne sont demeurés presque inchangés.

L’archéologie enrichie

Les pavillons dédiés à l’archéologie ont été enrichis d’objets retrouvés dans le cadre d’un certain nombre des plus heureuses et des plus récentes découvertes réalisées dans différentes zones du pays au cours des années précédentes. Nous pouvons rappeler ainsi la statuaire romaine de Bet-Shean ou les éléments d’architecture sacrée, sculptée et peinte d’Ornit (Golan) en ce qui concerne l’époque païenne. Sont également mis en valeur des éléments d’ameublement ecclésiastique byzantin en marbre provenant de 17 sites différents mais combinés de manière à former un très singulier tout autant qu’improbable coup d’œil. Un grand espace est réservé à l’époque israélite (Ancien Testament), et en particulier au développement de l’écriture hébraïque. Pour l’époque hérodienne, que nous estimons pouvoir continuer à appeler également « le temps de Jésus » ou encore « du Nouveau Testament », sont exposés de précieux éléments de l’architecture et de la décoration monumentale ainsi que des témoignages épigraphiques relatifs à des personnages historiques tels que Ponce Pilate (inscription de Césarée) et Caïphe (ossuaire de Talpiot). Cinq grands vases tournés de pierre, retrouvés à Jérusalem, reflètent l’environnement du récit des Noces de Cana (Jn 2). Pour illustrer l’époque des Croisades, la fresque monumentale du réfectoire du monastère de Sainte Marie « dans la vallée de Josaphat », retrouvée en 1999 à l’occasion des travaux de canalisation du Cédron a été exposée.
Une chose qui ne peut qu’étonner les visiteurs les plus sensibles à la situation politique actuelle est la présence dans le cadre de l’exposition de matériels provenant des Territoires occupés, palestiniens et syriens ou encore des fonds du Musée de la Palestine et de Jérusalem-Est. Dans ce cas encore, l’archéologie ne semble malheureusement pas étrangère aux jeux militaires, politiques et économiques qui croisent la route de la paix.
La longue liste des donateurs exposée, composée de ceux ayant donné « à partir d’un million » démontre de toute évidence que la communauté juive internationale a répondu favorablement au travers d’une très importante contribution financière à la réalisation de cette remarquable réalisation. Les fonds donnés doivent certainement être interprétés comme une manifestation d’un attachement spécial mais l’exposition elle-même ne peut pas ne pas mettre en évidence le fait que cette même terre a également appartenu à différents peuples et cultures.
La réussite extraordinaire de l’initiative est soulignée par la foule de visiteurs qui remplit les pavillons dès l’ouverture. On soulignera en particulier la présence des familles alors que tous les enfants entrent gratuitement, certains s’arrêtant afin de profiter des jeux instructifs mis à leur disposition dans des espaces qui leur sont réservés alors que d’autres se permettent de courir partout plus ou moins librement sous les yeux sévères et vigilants des gardiens. Quant aux étudiants, ils bénéficient d’une réduction.

Dernière mise à jour: 27/12/2023 22:59

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