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En Syrie, le couvent franciscain de Yacoubieh détruit par un missile

Terrasanta.net
21 juillet 2014
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Le soir du dimanche 20 juillet, un missile lâché par un avion a frappé le couvent franciscain de Yacoubieh, village situé non loin de la frontière avec la Turquie, dans la vallée de l'Oronte, au nord-ouest de la Syrie. Le bâtiment des Frères Mineurs de la Custodie de Terre Sainte a subi de très graves dégâts. Heureusement, le bombardement n’a fait aucune victime.


(g.s./c.g.) – Le soir du dimanche 20 juillet, un missile lâché par un avion a frappé le couvent franciscain de Yacoubieh, village situé non loin de la frontière avec la Turquie, dans la vallée de l’Oronte, au nord-ouest de la Syrie. Le bâtiment des Frères Mineurs de la Custodie de Terre Sainte a subi de très graves dégâts. D’après un communiqué du frère Pizzaballa, Custode de Terre Sainte, le frère Dhiya Azziz, qui se trouvait alors à l’intérieur du couvent au moment des faits, a rapporté n’avoir reçu que quelques blessures à la tête. « Heureusement, lorsque le missile est tombé, le frère n’était pas dans sa chambre, qui a été complètement détruite», a déclaré le frère Pizzaballa, réitérant ensuite l’appel à prier pour la paix en Syrie et au Moyen-Orient.

Malgré les dégâts causés par la guerre en Syrie, les petits actes de solidarité et de fraternité entre les croyants de confessions différentes ne cessent de se multiplier. Plusieurs témoignages l’attestent, comme par exemple celui de Firas Lutfi, un autre frère syrien de la Custodie de Terre Sainte, en ce moment-même à Damas : « Depuis ces dernières semaines, Alep traverse une crise très grave : il n’y a presque plus d’eau – rapporte Lufti -. Les gens sont parfois obligés d’attendre de longues heures pour remplir des réservoirs d’eau qui leur serviront à boire ou à se laver. Dans nos couvents, nous avons la chance d’avoir des puits, et nous pouvons distribuer cette eau à tous, chrétiens et musulmans, sans distinction. Un jour, alors que nous avions fini de puiser de l’eau, une personne âgée s’est approchée pour en demander encore. C’était un musulman. Il était venu, en dépit de l’effort du à son âge, non pas pour lui mais pour son voisin, un chrétien très malade ».

Le père Firas cite un autre exemple : «À une autre occasion, ici dans la capitale, je me trouvais dans la maison d’une dame chrétienne morte peu de temps auparavant ; j’avais été appelé par sa famille et ses amis pour prier avec eux. Après la prière, alors que j’allais partir, un homme m’a arrêté. À la manière dont il s’exprimait, j’ai immédiatement compris qu’il était musulman. Il était tout excité, et il pleurait. Il m’a dit qu’il avait prié pour l’âme de la défunte avec deux «sourates» (courts chapitres du texte sacré) du Coran et m’a demandé si Dieu accepterait sa prière pour cette âme si bonne ! Je lui ai demandé : «Pourquoi avez-vous prié pour elle ? » Il m’a répondu que la défunte avait pris soin de ses petits-enfants et les avait nourris. En effet, les filles de cet homme, devenues veuves à cause de la guerre, étaient arrivées en tant que réfugiées à Damas, et n’avaient trouvé de logement que dans le quartier chrétien. Elles y trouvèrent une solidarité féminine à laquelle elles ne s’attendaient pas. Puis je l’ai revu dans l’église, pour les funérailles, accompagné de ses deux filles ».

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