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Ramadan à huis clos aussi pour les musulmans

Terrasanta.net
27 avril 2020
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La porte de Damas, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le premier vendredi du Ramadan en ce temps du Covid-19. ©Yonatan Sindel / Flash90

Après les Pâques chrétiennes et juives, les musulmans de Terre Sainte vivent également le moment le plus important de leur foi à l’heure où ils appliquent les mesures de sécurité contre le coronavirus. Un signe de proximité entre les religions.


C’est devant l’esplanade vide des mosquées, capable en temps normal d’accueillir des dizaines de milliers de fidèles, que le 24 avril à Jérusalem un imam a conduit la première prière du vendredi, du mois le plus sacré pour les musulmans, celui du Ramadan.

La mosquée d’al-Aqsa, troisième lieu de culte le plus important pour plus d’un milliard et demi de fidèles musulmans dans le monde, est fermée, tout comme les mosquées de La Mecque et de Médine. « Nous demandons à Dieu d’avoir pitié de nous et de toute l’humanité et de nous sauver de cette pandémie mortelle », a prié l’imam, tandis que ses paroles résonnaient dans la Vieille Ville.

Après les célébrations de Pâques chrétiennes (d’abord par les catholiques, puis par les orthodoxes), et après Pessa’h célébré par les juifs, c’est au tour des musulmans en Terre Sainte de vivre du 23 avril au 23 mai le Ramadan, dans les conditions exceptionnelles imposées par les autorités en raison du coronavirus.

Mais comme cela s’est produit pour les rites et célébrations chez les chrétiens et les juifs, les rassemblements de prière habituellement prévus au mois du Ramadan dans les mosquées, et la rupture du jeûne au coucher du soleil, partagés avec des amis et des parents, ne sont pas autorisés pour les musulmans, qui sont majoritaires parmi les Jordaniens et les Palestiniens, et qui représentent la principale minorité religieuse en Israël. Les mosquées sont fermées, comme les églises et les synagogues, laissant à de nombreux fidèles le sentiment que le temps des célébrations et de la proximité avec les amis et la famille n’est plus.

En Israël, les maires des villes à majorité musulmane ont soutenu le gouvernement qui a pris des mesures pour empêcher la propagation du virus. Les chefs religieux ont demandé aux gens de prier à la maison uniquement en famille. Les autorités israéliennes permettent des rassemblements jusqu’à 19 personnes, à condition que des masques soient utilisés et que les distances soient respectées, mais le conseil des imams a recommandé à ses membres de ne pas recourir à cette possibilité s’ils ne sont pas certains de se conformer pleinement à toutes les règles de sécurité.

L’autre crainte est liée aux rassemblements qui peuvent se former dans les épiceries, qui sont habituellement bondées après la tombée de la nuit ; l’interruption du jeûne étant un grand moment de convivialité. Samir Mahamid, maire d’Umm al-Fahm, la plus grande municipalité arabe du district de Haïfa (Israël), a déclaré au journal Haaretz que, indépendamment des réglementations gouvernementales, il n’autoriserait pas l’ouverture de stands et d’étals dans les rues. Les épiceries pourront travailler pendant certaines heures du jour, mais pas le soir, lorsque la vie reprendra à pleine vitesse, après les heures de jeûne.

Les différentes communautés religieuses de Terre Sainte se sentent plus proches en vivant cette expérience commune. Les chrétiens, les juifs, les musulmans et les druzes de la ville sainte ont trouvé des occasions de réciter la même prière simultanément. Mgr Pierbattista Pizzaballa, évêque des catholiques latins de Terre Sainte, a observé que le Covid-19 avait fait tomber de nombreuses barrières car le virus ne connaît pas de frontières politiques, ethniques ou religieuses.

La lettre envoyée au pape François par le recteur de l’Université de Qom, centre religieux de l’Iran, va exactement dans le même sens. L’ayatollah Alireza Arafi, au nom de nombreux universitaires chiites, a proposé de créer « une communauté des religions révélées au service de l’humanité » pour faire face ensemble à la pandémie. (F.P.)

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