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đź“şHistoire de la collecte pour la Terre Sainte

Christian Media Center
1 mars 2024
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La bulle papale de Callistus III qui autorise, en 1455, les frères à collecter de l'argent pour les lieux saints ©CTS

Comment est née cette quête dont le revenu a pour vocation de soutenir la présence des chrétiens d'Israël et de Palestine ?
L'archiviste de la Custodie nous l'explique.


L’Église est un corps dont la tête est le Christ. Lorsqu’une communauté chrétienne est dans le besoin, tous les membres du corps ecclésial se mobilisent ainsi pour lui venir en aide. Et la collecte avec laquelle, pendant des siècles, les chrétiens du monde entier ont fait tout leur possible pour soutenir la présence de leurs frères et sœurs sur la terre de Jésus, est la plus importante de l’Église catholique, car elle est fondée sur et explique le sens même de la charité : c’est-à-dire l’amour de Dieu, manifesté dans le Christ crucifié, mort et ressuscité.

Depuis que saint François est arrivé en pèlerinage en Terre Sainte et qu’il a obtenu que ses frères y restent, quel que soit le pouvoir politique ou le gouvernement en place, l’Église universelle a trouvé en eux les premiers responsables des lieux saints, témoins du passage de Dieu dans l’histoire de l’humanité.

Fr. Narciso Klimas, ofm, Archiviste de la Custodie de Terre Sainte
« J’insiste toujours, tant auprès des étudiants que des autres, sur le fait que les Franciscains, en Terre Sainte, ont réussi là où les croisés avaient échoué. D’ailleurs, dans le livre que j’ai écrit sur l’histoire de la Custodie, un chapitre est consacré à la question de savoir si l’on peut qualifier les frères de successeurs des croisés. Oui ! Nous pouvons utiliser ce langage, mais en gardant en tête la différence fondamentale entre les croisés et les frères : le pacifisme, la prière et la présence plutôt que l’épée.

L’objectif principal des croisades était de préserver la sainteté des lieux. Et c’est ce que les frères ont réussi à faire, de manière pacifique. Cette présence en Terre sainte, dans tous les lieux saints, confirme précisément cette prérogative de saint François, qui a voulu donner cette mission au monde catholique. Une mission qui est aussi la plus belle et la plus importante de toutes celles des frères mineurs. »

La collecte en faveur de la Terre Sainte est liée à la vie de la Custodie, car ce sont les Franciscains qui, au cours des siècles, ont préservé les sanctuaires, construit des œuvres éducatives, mené un dialogue œcuménique et interreligieux, et accompagné et soutenu la vie des chrétiens au Moyen-Orient.

Cette collecte a toujours été, et encore plus aujourd’hui, d’une importance vitale. Le Fr. Narciso, historien et archiviste de la Custodie de Terre Sainte, nous raconte l’évolution de cette institution qui implique toute l’Église et qui, surtout cette année, est décisive pour la sauvegarde et la protection des œuvres de la Custodie de Terre Sainte.

Fr. Narciso Klimas, ofm, Archiviste de la Custodie de Terre Sainte
« Le premier document que nous possédons qui parle de la collecte pour la Terre Sainte date de 1455. La bulle que nous avons ici est de Callistus III. Elle autorise les frères de la Custodie à se rendre dans différents pays et à collecter de l’argent pour les lieux saints. Au fil des siècles, plusieurs bulles, émanant d’autres papes tels qu’Urbain VIII ou encore Pie VI, ont confirmé ces droits en ajoutant ou en spécifiant le moment où cette collecte pour la Terre sainte devait être effectuée. Il est ainsi précisé qu’elle peut se faire deux ou même trois fois par an, le dimanche ou d’autres jours. »

Fr. Narciso Klimas, ofm, Archiviste de la Custodie de Terre Sainte
« Dès le début, il n’est donc pas indiqué que la collecte doit avoir lieu le Vendredi saint. Cette caractéristique n’apparaît que lors du XIXe siècle, lors duquel il est également précisé que les offrandes provenant des collectes effectuées dans les différentes églises doivent être remises aux commissaires de Terre sainte, qui sont chargés de les emmener ensuite en Terre sainte. Pour la Custodie, les indications concrètes les plus importantes sont celles de la bulle de Paul VI, « Nobis in animo ». Celle-ci précise la façon dont la collecte doit être effectuée en trois points : dans quel but et de quelle manière, et par quelle distribution en Terre Sainte. »

Fr. Narciso Klimas, ofm, Archiviste de la Custodie de Terre Sainte
« Il faut savoir que 65 % de la collecte du Vendredi saint est destinée à la Custodie, et 35 % à d’autres œuvres et institutions en Terre Sainte. Ainsi, la majeure partie de la collecte du Vendredi saint, celle qui est conservée, est consacrée aux œuvres sociales. 80 % est ainsi envoyé aux écoles, aux paroisses et ainsi de suite, tandis qu’une petite partie seulement est préservée pour les sanctuaires. »

Fr. Narciso Klimas, ofm, Archiviste de la Custodie de Terre Sainte
« Dans la bulle de Paul VI, il est précisé que l’on peut effectuer cette collecte un autre jour, à décider, par exemple, en fonction des Ordinaires du lieu. Je pense toutefois que la collecte du Vendredi saint, désormais connue dans le monde entier, est le meilleur choix. Elle est d’ailleurs également utilisée de cette manière pour des raisons théologiques et historiques. Il est plus facile de la relier à la Terre Sainte et à la passion du Christ. Aidons donc la Terre Sainte. Car elle a besoin du soutien du monde entier. »

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