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En attendant le pape François

Rédaction
4 janvier 2014
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Ce ne fut pas une surprise d’apprendre que tous les dignitaires de la Terre Sainte, religieux et politiques, dès l’élection du pape François l’invitaient à se rendre ici. Invitation qu’ils ont renouvelée explicitement lors de leurs audiences respectives de ces derniers mois. C’en fut une d’apprendre, quelques semaines après son intronisation en mars 2013, qu’un voyage était envisageable dès l’année suivante.
Bien sûr le cinquantième anniversaire de la rencontre du pape Paul VI avec le patriarche Athénagoras offrait une occasion exceptionnelle, d’autant que l’actuel patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, invitait le pape François à renouveler ce geste historique.

À voir les papes se succéder depuis l’an 2000, on pourrait croire que la Terre Sainte est devenue un passage obligé. On pourrait s’habituer. On pourrait se lasser ? Chaque voyage pourtant a sa couleur singulière. Souvenons-nous de la prière que Jean-Paul II déposa dans les interstices du mur occidental, souvenons-nous de Benoît XVI, un pape allemand, ravivant la flamme du souvenir à Yad Vashem, le mémorial de la Shoah, et le même pape, appelant, devant la barrière de sécurité qui sépare hermétiquement Palestiniens et Israéliens, à détruire d’abord les murs de haine que nous dressons dans nos cœurs.
En quoi la visite du pape François sera-t-elle différente ? On parle de la finalisation et de la signature des accords en pourparlers depuis près de 20 ans entre le Saint-Siège et l’État d’Israël. On peut tirer bien des plans sur la comète.
Pourtant, la lecture du numéro spécial que La Terre Sainte avait consacré au pèlerinage de Paul VI en 1964, nous a donné l’envie de voir ici le pape François.
En effet, les pages d’alors nous situent vraiment dans la proximité de Paul VI lors de son voyage historique. On est frappé par sa simplicité et par son audace. La façon dont le notent les rédacteurs de l’époque fait penser à la façon dont on entend parler depuis quelques mois du pape François. “On n’avait jamais vu un pape tenir ainsi un enfant dans ses bras. C’est un petit paralytique qu’il a reçu chez lui avant de partir. Chaque fois qu’il l’a pu sur son parcours, il a refait les mêmes gestes que Jésus : “Laissez venir à moi les petits enfants”.
Il est entré chez ce vieux paralytique, s’est entretenu avec lui, et le bénissant, lui a demandé de prier pour lui. II s’est arrêté quelques instants avec les voisins et les gens du quartier. Tout comme Jésus autrefois, il a voulu s’attarder dans tous les endroits où, urgente à soulager, l’appelait une misère humaine, un espoir à ranimer, un courage à relever.”

Jean-Paul II était déjà bien diminué quand il est venu. Benoît XVI n’avait pas le même charisme de la proximité. Le pape François est attendu parce que ce pays et tous ses habitants ont besoin d’être renouvelés, bousculés, parce qu’ils ont besoin de cette tendresse, de ces mots directs et sans détour. Espérons seulement que le dispositif de sécurité ne sera pas trop contraignant ! ♦

Dernière mise à jour: 04/01/2024 18:21

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