3000 ans de prière sur le mont Garizim

La permanence du culte

Un peu plus de cent ans séparent la photo noir
et blanc à gauche et celle ci-contre. Le lieu est
le même : le sommet du Mont Garizim, les rouleaux de la Torah sont les mêmes. Et cela fait des siècles que ça dure. L’origine des Samaritains n’est pas facile à établir. Leur tradition les consacre descendants des tribus d’Ephraïm et de Manassé (deux tribus issues de la Tribu de Joseph).
D’après la tradition juive orthodoxe en revanche,
ils descendraient de colons assyriens,
mais avec lesquels Dieu aurait conclu une alliance.

La communauté séparée

La communauté samaritaine est répartie sur les deux territoires d’Israël et de la Palestine. Les uns résident à Holon, banlieue de Tel Aviv où ils disposent d’un lieu de culte, les autres ont migré de Naplouse aux pentes du Garizim à Kyriat Luza, devenu centre spirituel de la communauté.

Livres saints

Les Samaritains ne reconnaissent que le Pentateuque, les 5 premiers livres de la Bible. Leur unique prophète est Moïse, ils attendent le Messie, croient en la résurrection des morts, ils n’ont qu’un lieu saint : le Garizim. Leurs écrits propres sont des livres de chronique et des livres liturgiques. Ils font Shabbat.

Combien sont les Samaritains ?

120 dans la seconde moitié du XIXe siècle, 146 en 1917, 250 en 1948, 414 en 1969, 712 en 27, 738 en 29. Cette progression cache le lourd problème de la consanguinité dans une communauté où les règles de mariage sont extrêmement strictes, comme aussi le passé où l’on estime la population samaritaine à quelques centaines de milliers de personnes jusqu’au VIe siècle. Les Samaritains sont une des plus petites communautés religieuses au monde.

Fête de Pâque et autres fêtes

Les Samaritains connaissent chaque année leur heure de gloire quand leur célébration de la fête de la Pâque attire à eux plus de touristes que de fidèles. Devant la foule subjuguée, ils procèdent au sacrifice d’agneaux, un par famille. C’est du moins le seul moment de la fête suivi par les touristes, une bonne partie ayant lieu au sommet du Mont Garizim.
Ils célèbrent au même endroit les trois fêtes de pèlerinage, le Yom Kippour, la fête des Tentes, la fête de la Tora et leur Nouvel An. Pour les Samaritains, le Garizim est également le lieu du sacrifice d’Abraham et celui de la création d’Adam. En revanche, ils ne célèbrent aucune des fêtes liées à l’histoire du peuple juif comme Hanoukha, Pourim ou Ticha be-Av.

S’il n’en restait qu’un ce serait ces 3 là

L’évangile a fait parvenir aux chrétiens le souvenir de cette communauté. Les textes en effet nous montrent qu’il n’y avait pas de relations entre juifs et samaritains au temps de Jésus voire qu’ils étaient franchement hostiles l’un à l’autre. Cependant trois figures de Samaritains sont parvenues jusqu’à nous : un des dix aveugles (Luc 17, 18), le bon Samaritain (Luc 10, 25), la Samaritaine au puits de Jacob (Jn 4).

Israéliens ou palestiniens ?

Reconnus comme juifs par l’Etat d’Israël, ils disposent tous de passeports israéliens. Les résidents des Territoires s’expriment en arabe, ceux d’Israël en hébreu, quand ils se rencontrent ils jonglent
entre les langues. Jusque dans un passé récent, la majorité des Samaritains de Palestine résidaient dans la ville de Naplouse et ne montaient au Garizim que pour les fêtes. Les relations avec les Palestiniens étaient bonnes. La deuxième intifada, l’assimilation entre juifs et colons ont modifié les paramètres de cette harmonie exemplaire. Les Samaritains ont gardé depuis la création de l’Etat d’israël une certaine neutralité qu’ils voudraient voir se concrétiser par la définition d’un statut propre reconnu par les deux entités en présence.

Dernière mise à jour: 29/12/2023 21:44