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Netanyahu l’emporte avec moins de sièges que prévu

Julio De La Guardia
23 janvier 2013
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Netanyahu l’emporte avec moins de sièges que prévu
Benjamin Netanyahu au soir de sa victoire électorale le 22 janvier. © Miriam Alster/FLASH90

Comme l’avait estimé tous les sondages, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a remporté les élections législatives du 22 Janvier. Ainsi Netanyahu va-t-il probablement effectuer un troisième mandat, ce qui ferait de lui le chef de gouvernement le plus stable de ces dernières décennies. Cependant, la coalition qu’il conduit, formée par le Likoud et Israël Beitenou, a réuni moins de députés que prédit par les sondages, obtenant 31 sièges (contre 35 dans les dernières estimations).


(Jérusalem/J.dl.g) – Comme l’avaient estimé tous les sondages, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a remporté les élections législatives du 22 janvier. Ainsi Netanyahu va-t-il probablement effectuer un troisième mandat, ce qui ferait de lui le chef de gouvernement le plus stable de ces dernières décennies. Cependant, la coalition qu’il conduit, formée par le Likoud et Israël Beitenou, a réuni moins de députés que les sondages ne l’avaient prévu, obtenant 31 sièges (contre 35 dans les dernières estimations).

Tout porte à croire qu’il s’alliera au parti révélé lors de ces élections, l’ultranationaliste Habayit Hayehudi (foyer juif) de Naftali Bennett. Celui qui est devenu aujourd’hui un entrepreneur, après avoir été directeur de cabinet de Netanyahu durant son premier mandat (1996-99), s’est révélé capable de conduire le parti qui détenait trois sièges dans la précédente assemblée législative pour en faire la quatrième force politique du pays, avec 11 députés dans la 19e Knesset.

La deuxième position, créant la surprise, revient au parti Atid Yesh (Il y a un futur), créé par le journaliste Yair Lapid, avec 19 députés. Ce nombre de sièges fait de Lapid la charnière essentielle pour former n’importe quel gouvernement : qu’il soit dirigé par l’alliance Likoud Beitenou (option la plus probable) ou par une coalition de partis de centre gauche. Dans ce cas, les parties de centre-gauche s’allieraient avec les partis ultra-orthodoxes et les Arabes israéliens pour barrer la route à Netanyahu (option la moins probable encore que mathématiquement possible).

Après Yesh Atid, le Parti travailliste (Avoda) n’a remporté que 15 députés. Bien qu’insuffisants, ces résultats ont été salués par ses partisans, tenant compte de la mauvaise position qu’occupait son candidat, la journaliste Shelly Yachimovich, au début de la campagne.

Le parti qui se trouve également relativement bien positionné, avec une idéologie et un programme très similaires à celui de Lapid,  est Hatnua (Mouvement) de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, qui a remporté 6 députés. L’éventuelle adhésion de ces deux partis centristes à la coalition gouvernementale – en raison du déficit public élevé qui obligera à faire des coupes dans le budget des dépenses sociales et à augmenter les impôts –permettrait à Netanyahu de laisser de côté les partis religieux.

Parmi les ultra-orthodoxes, les séfarades du Shas ont obtenu 11 sièges, malgré les attentes suscitées par le retour du « fils prodigue », Aryeh Deri, qui a passé deux ans en prison suite à des accusations de corruption et de fraude. Pour sa part, le parti Judaïsme unifié de la Torah reste à 7, soit un total de 18 sièges pour les ultra-orthodoxes, alliés traditionnels de tout gouvernement avec un agenda politique visant à empêcher l’abolition de leurs droits acquis, comme l’exemption de service militaire et d’impôts.

La grande déception est pour Kadima (en avant), une formation libérale créée par Ariel Sharon en 2005 avec pour but de devenir le parti dominant, mais bien qu’étant le parti le plus soutenu lors des dernières élections, il a subi l’implosion politique la plus grave du paysage démocratique israélien, passant de 28 à 2 députés.

Hadash, Balad et Raam-Ta’al, les partis ce que qu’on appelle le bloc israélo-arabe (qui représentent les Palestiniens qui ont obtenu la citoyenneté israélienne après la guerre d’Indépendance en 1948), ont obtenu en tout 10 députés. Et même s’ils se heurtent encore au problème chronique d’être un groupe sous-représenté à la Knesset, la bonne nouvelle de cette élection, c’est que le taux de participation est passé de 33% en 2009 à près de 40% (atteignant 80% dans des villes comme Shaknin), un progrès donc, mais le taux demeure toutefois loin des 66% de la participation générale.

 

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Les derniers chiffres
D’après l’ambassade d’israël près le Saint Siège

Likud Beiteinu – 31
Yesh Atid – 19
Labor – 15
Shas – 11
Habayit Hayehudi – 11
United Torah Judaism – 7
Hatnuah – 6
Meretz – 6
United Arab List – Ta’al – 5
Hadash – 4
Balad – 3
Kadima – 2

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