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Législatives israéliennes : victoire pour le Likoud

Claire Riobé
3 mars 2020
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Des supporters du Likoud tiennent des pancartes à l'effigie de Benjamin Netanyahu, quelques jours avant les élections législatives israéliennes, le 26 février 2020. ©Olivier Fitoussi/FLASH90

6 mois après les dernières élections de septembre 2019, qui n’avaient pas réussi à départager le Likoud, de M. Netanyahu, et Bleu Blanc de M. Gantz, le premier ministre israélien arrive ce matin en tête des votes. Explications.


C’était le 3ème duel électoral en moins d’un an. Les Israéliens ont voté hier, lundi 2 mars, pour mettre fin à plus importante crise politique que connait l’Etat israélien depuis de nombreuses années. Ce 3 mars au matin, les derniers sondages à la sortie des urnes des chaînes israéliennes créditent ainsi la formation de Benjamin Netanyahu de 36 ou 37 sièges, contre 32 à 34 sièges pour celle centriste de M. Gantz.

Une suprise de ce scrutin est le fort taux de participation des Israéliens, le taux de vote ce mardi 3 mars matin s’élèvant à 71%. Cela représente une augmentation de 1,2% comparé aux élections de septembre, où le taux de vote avait atteint 63,7%. Il s’agit du chiffre le plus élevé depuis 2001.

« Plus importante victoire de ma vie »

Au pouvoir depuis maintenant 14 ans, Benjamin Netanyahu bat le record du dirigeant qui est resté le plus longtemps en poste en tant que chef de gouvernement dans le pays. Après avoir voté et accueilli les premiers résultats à Jérusalem, le premier ministre israélien s’est rendu dans la nuit à Tel-Aviv, où ses partisans, les « Likoudniks », l’ont accueilli à grand renfort d’applaudissements et de « Bibi roi d’Israël ». « Il s’agit de la plus importante victoire de ma vie », a-t-il déclaré dans la foulée, sur son compte twitter. «C’est une victoire… contre toute attente», et aux dépens de ceux qui avaient prédit «la fin de l’ère Netanyahu », a-t-il ajouté.

Cette 3ème bataille électorale a été largement perçue comme un référendum sur Nétanyahou. Le premier ministre, doit être jugé plus tard ce mois-ci pour différents scandales de corruption, fraude et abus de confiance.

Les Palestiniens ont de leur côté déploré cette victoire, qui démontrerait que « la colonisation, l’annexion et l’Apartheid ont gagné », explique dans un communiqué Saëb Erakat, secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Système à la proportionnelle

Lors d’élections à la Knesset (le Parlement israélien), qui comprend 120 députés, le système de scrutin à la proportionnelle intégrale augmente les chances des petits partis de siéger. Le nombre de sièges de chaque liste dépend du pourcentage de votes récoltés. Un parti doit toutefois recueillir au moins 3,25 % des voix pour entrer au Parlement, ce qui correspond à quatre sièges.

La multitude de partis rend presque impossible l’obtention par l’un d’eux de la majorité absolue (61 sièges), nécessaire pour former un gouvernement. Une fois les bulletins dépouillés, commencent donc les tractations pour former une coalition viable. Il revient à Reuven Rivlin, l’actuel président israélien, de consulter les différents partis afin de savoir qui ces derniers recommandent, pour tenter de former un gouvernement. Le président doit ensuite désigner celui ou celle qui, selon lui, a les meilleures chances de former une coalition.

Coalition en vue

Pour cette élection, quelque 29 listes ou partis se disputaient les votes des 6 453 255 électeurs, appelés à voter dans 10 631 bureaux, explique ainsi le Times of Israel.

Sans les 61 sièges requis par la majorité absolue, Benjamin Netanyahu cherchera probablement à courtiser les membres des partis d’opposition pour qu’ils rejoignent sa coalition. « B. Netanyahu pourrait tenter de faire venir le laïc Yisrael Beytenu, qui semble prêt à jouer une fois de plus le rôle de faiseur de rois », explique le Times of Israel. « Il sera aidé par la perspective d’une impasse persistante et d’une quatrième élection, considérée comme un scénario apocalyptique, mais de plus en plus réaliste ».

Benjamin Netanyahou a déclaré qu’il lancerait des négociations avec les membres de son bloc religieux de droite ce mardi matin, afin de former un nouveau gouvernement et commencer le processus de « guérison des divisions » intérieures de la (future) coalition.

Le chef de fil du parti Israel Beytenou, Avigdor Liberman, a juré lundi qu’il ne se joindrait pas à un gouvernement dirigé par le parti qui comprend des partis ultra-orthodoxes, mais il a également refusé de se joindre à une coalition avec la Liste commune dirigée par les Arabes israéliens.

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