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Des religieux de Terre Sainte : « N’oubliez pas les Palestiniens ! »

Manuela Borraccino
13 novembre 2020
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Des religieux de Terre Sainte : « N’oubliez pas les Palestiniens ! »
Rues désertes de Bethléem en mars dernier. Jusqu’à ce jour, 2020 est vide de touristes et de pèlerins en raison de la pandémie de coronavirus. ©Wisam Hashlamoun / Flash90

Lors d'une réunion en ligne organisée par la section italienne de Pax Christi, des religieux de Terre Sainte ont demandé une attention et une solidarité nouvelles pour les familles palestiniennes. La crise économique due au coronavirus fait des ravages. Et les bulldozers israéliens détruisent d'autres maisons.


« Nous demandons à tous ceux qui se soucient de la Terre Sainte, qui connaissent notre travail pour soulager les besoins des personnes les plus fragiles à Jérusalem, à Bethléem et en Cisjordanie, d’acheter des objets palestiniens pour Noël afin de nous aider à surmonter cette période de grande souffrance, avec la pandémie qui a mis à genoux l’économie palestinienne et les milliers de familles qui vivent du tourisme. C’est l’appel lancé ces derniers jours par Sœur Alicia Vacas, responsable des Sœurs Comboniennes au Moyen-Orient, lors d’une émission en direct sur Facebook organisée par Pax Christi Italie à laquelle ont également participé Sœur Aziza (née Azezet Habtezghi Kidané), le père Jamal Daibes, directeur général des écoles chrétiennes en Palestine pour le Patriarcat latin de Jérusalem, et le Dr Nidal Salameh, directeur du centre médical Al Saqada à Bethléem.

« La situation générale des Palestiniens – a affirmé le père Daibes au début de la discussion, connecté depuis Ramallah – s’est aggravée depuis 2018, avec l’approbation notoire de la loi qui définit l’État d’Israël comme l’État-Nation des juifs, qui a en fait réduit les espaces de citoyenneté sociale et politique des non-juifs vivant en Israël et qui a davantage exacerbé le climat de division entre les deux peuples ».

« Après le résultat des élections à la Maison Blanche aux États-Unis, nous n’avons aucune attente à l’égard de Joe Biden, mais il est indéniable que la propagande du christianisme sioniste (dont Trump était proche – ndlr), avec une lecture de la Parole de Dieu qui justifie l’occupation et cautionne l’oppression des Palestiniens, contribue à renforcer l’impunité de ceux qui nient les droits les plus élémentaires, comme le montre la destruction, rien qu’en ce moment, d’un village bédouin en Cisjordanie occupée », a ajouté le prêtre.

Mercredi 4 novembre, Israël a achevé ce que le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) appelle « la plus grande démolition de logements palestiniens en dix ans » dans le village bédouin de Khirbet Humsa, dans le nord de la vallée du Jourdain, avec 74 personnes – dont 41 enfants – privées de logement, d’étables pour animaux, de toilettes et de panneaux solaires. Pour Israël, ces maisons ont été « construites illégalement », mais l’Onu a qualifié l’intervention des bulldozers de « violation grave » du droit international. « Alors que vous étiez tous occupés à suivre les élections américaines, Israël a démoli le lieu de résidence de toute une communauté », a déclaré l’organisation non gouvernementale israélienne B’Tselem sur Twitter, diffusant une vidéo avec des images de la destruction.

« L’épidémie de Covid-19 depuis le début de 2020 et le silence qui a entouré de nombreuses nouvelles considérées comme moins urgentes que le virus – a souligné Sœur Aziza – ont encore aggravé la situation des Palestiniens, des Bédouins vivant en Israël et des demandeurs d’asile soudanais et érythréens pour lesquels nous continuons à exiger la reconnaissance des droits et de la protection internationale des autorités israéliennes, comme pour tous ceux qui, bien que n’appartenant pas à la religion juive, ont choisi de vivre et de travailler dans l’État d’Israël.

La religieuse, récompensée en 2012 par Hillary Clinton pour ses efforts d’accueil et de lutte contre la traite des êtres humains dans la péninsule du Sinaï, a raconté comment, malgré la pression internationale, les demandeurs d’asile soudanais, érythréens et même les étrangers non-juifs mariés à des citoyens israéliens continuaient à être traités comme des citoyens de seconde zone par les autorités israéliennes.

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