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Coronavirus : un « passeport vert » pour inciter les Israéliens à se faire vacciner

Cécile Lemoine
17 décembre 2020
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Coronavirus : un « passeport vert » pour inciter les Israéliens à se faire vacciner
Une infirmière israélienne lors d'une simulation de vaccination contre le virus COVID-19. Israël a annoncé qu'il commencerait sa campagne de vaccination du public la semainee prochaine. 10 décembre 2020. Photo de Miriam Alster / FLASH90

Le nombre de cas positifs repart à la hausse en Israël, faisant craindre un troisième confinement. Le gouvernement veut tout miser sur la vaccination massive, quitte à l’associer à des avantages : dispense de quatorzaine, voyage, accès aux restaurants…


Sortis de leur deuxième confinement mi-octobre, les Israéliens constatent une recrudescence du nombre de cas positifs au Covid-19. Le ministère de la Santé israélien avait prévu la mise en place de mesures plus strictes si le pays dépassait la barre des 2 500 cas positifs quotidiens pendant une semaine. Cela fait deux jours de suite que ceux-ci dépassent les 2 800. Le pays, où 3 022 personnes sont décédées depuis le début de l’épidémie, comptait 19 887 cas positifs le 16 décembre.

La situation est plus grave encore dans les territoires palestiniens. La Cisjordanie recensait 16 086 cas actifs le 16 décembre, et 920 décès. À Gaza, où la faim s’ajoute à l’épidémie, 8 723 personnes sont positives et 210 sont décédées. Selon le ministère de la santé palestinien, 44,7% des tests effectués à Gaza étaient positifs mardi 15 décembre. C’est près de la moitié.

Les restrictions israéliennes prévoient la fermeture des magasins, des centres commerciaux, des marchés extérieurs, ainsi que des écoles situées dans les zones à fort taux d’infection. Si ces mesures ne parviennent pas à réduire le taux d’infection, Israël pourrait, d’ici trois semaines, décider d’un troisième confinement.

Vaccination massive dès la semaine prochaine

Impopulaire, le reconfinement n’est pas la solution privilégiée par le gouvernement, qui veut tout miser sur une campagne de vaccination massive de sa population. Quatre millions de doses du vaccin Pfizer devraient arriver d’ici la fin du mois. Elles seront complétées par quatre autres millions au mois de mars.

Les premières inoculations devant être administrées dès la semaine prochaine. Le gouvernement s’est fixé pour objectif 60 000 vaccinations quotidiennes. À ce rythme, deux millions d’Israéliens pourraient être vaccinés d’ici la fin janvier. Optimiste, le « directeur du coronavirus », professeur Nahman Ash, a exprimé lundi l’espoir que la vaccination permettrait un retour à la vie normale avant la Pâque, qui débute le 28 mars.

Tout comme en France, le vaccin suscite doutes et inquiétudes parmi la population. Une enquête, menée par l’Université d’Haïfa, estime qu’entre 50% et 75% des Israéliens refusent de se faire vacciner. « Il semble y avoir un réel manque de confiance chez une grande partie de la population israélienne concernant ce vaccin, en particulier parmi les Arabes et les femmes », déclarait mardi le professeur Manfred Green, qui a supervisé l’étude.

Un « Passeport vert » pour les personnes vaccinées

Alors pour motiver les troupes, le ministère de la santé réfléchit à l’instauration d’un « passeport vert ». « Ce document attestera du fait qu’une personne a été vaccinée et il offrira un certain nombre d’avantages, comme une dispense de quatorzaine, l’accès à toutes sortes d’événements culturels, aux restaurants et ainsi de suite », expliquait le directeur général du ministère de la Santé Chezy Levy à la Douzième chaîne.

Le « passeport vert » sera délivré deux semaines après qu’une personne a reçu la deuxième des deux injections nécessaires pour être immunisée contre le coronavirus. Il permettrait également aux voyageurs d’embarquer à bord d’un vol, sans avoir à passer au préalable un test de dépistage, comme cela est exigé actuellement, a déclaré le ministre de la Santé Yuli Edelstein, à Channel 13.

Il a souligné que l’idée n’était pas de fournir des privilèges aux personnes vaccinées, tout en insistant sur le fait que « ceux qui ne risqueront plus d’être atteints du coronavirus pourront faire des choses que d’autres qui seront encore en danger ne pourront pas faire. »

La mesure est encore à l’étude. Elle n’est donc pas effective pour le moment, contrairement à ce qu’affirmait hier Valérie Six, députée UDI du Nord, à l’Assemblée Nationale, alors qu’elle demandait l’instauration d’un système identique en France.

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