Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Un titre pour faire parler une photo

La rédaction
24 janvier 2022
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Nos lecteurs férus de littérature ou de cinéma américain auront peut-être, à la lecture du titre du dossier, pensé au livre d’Horace McCoy On achève bien les chevaux ou au film éponyme de Sydney Pollack, avec Jane Fonda dans le premier rôle.

On achève bien la mer Morte, ce titre a été trouvé par Cécile Lemoine – à qui l’on doit tout le dossier – après une séance de remue-méninges et le refus de plusieurs autres titres au prétexte qu’ils “ne fonctionnaient pas avec la photo”.

Car la photo, quand bien même nous avions proposé à Nelly, notre maquettiste, le choix entre cinq clichés, nous le savions, ne serait pas si simple à appréhender. Nous sommes loin de la photo clichée, du touriste plongé dans l’eau turquoise, lisant ravi et incrédule son journal, comme assis dans cette dense saumure naturelle.

À quelques encablures des plages encore accessibles, le paysage, pour être splendide, n’en est pas moins désolé et désolant. Des rives desséchées où chaque mètre perdu se signale dans un concert silencieux de volutes colorées, avant d’être transpercées de cavités dans lesquels les teintes de l’eau stagnante traduisent, elles aussi, l’agonie de ce joyau géologique.

La mer Morte en danger, la mer Morte se meurt, la mer Morte est-elle condamnée ? C’est un triste constat : il est probablement déjà trop tard.

Il fallait un titre choc autant qu’original pour comprendre une image qui ne l’est pas moins.

On achève bien la mer Morte n’est pas seulement une figure de style pour titrer sur le devenir de la mer Morte sans reprendre les sempiternels : La mer Morte en danger, la mer Morte se meurt, la mer Morte est-elle condamnée ? C’est un triste constat : il est probablement déjà trop tard.

Dans le roman d’Horace McCoy, au moment de son arrestation, Robert explique qu’il a tué Gloria par charité, comme l’on achève les chevaux blessés sachant combien ils souffrent et qu’il n’y a plus de soins qu’on puisse leur apporter.

Où est la “charité” à laisser la mer Morte se réduire comme peau de chagrin ? Peut-être dans les moyens économisés, elle qui a besoin d’eau douce pour garantir la survie de son écosystème quand l’eau est un autre trésor dont manque tragiquement la région ?

Peut-être à laisser s’éteindre “de sa belle mort” ce phénomène entamé il y a 2 millions d’années ? C’est une chose que les mouvements tectoniques qui font et défont les mers, c’en est une autre que notre action sur la nature qui nous la fait la détruire en le sachant.

Il y a un intérêt à avoir 100 ans et à viser de fêter les 200 ans, c’est que Terre Sainte Magazine sera là – si Dieu veut – pour vous tenir informés de la suite des événements. Alors, un dossier dans 10 ans intitulé Requiem pour la mer Morte ?

Dernière mise à jour: 24/04/2024 16:42

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