Le judaïsme au féminin
À la lecture de l’article paru dans le numéro de mai-juin 2013 de Terre Sainte Magazine, intitulé : “Ces femmes qui veulent prier comme les hommes”, Eliora Mischler s’exclama “c’est une vision très masculine”. Pour Terre Sainte Magazine, Eliora est allée à la rencontre de quatre femmes issues de quatre courants différents du judaïsme.
En effet, tout comme au temps du second Temple, l’époque de Jésus, où les juifs pharisiens côtoyaient les juifs sadducéens, esséniens et zélotes, en 2013 le judaïsme est traversé de plusieurs courants. De nos jours, les quatre principaux mouvements dans le judaïsme à savoir les ultra-orthodoxes, moderne orthodoxes, masssorti et libéraux sont les héritiers du judaïsme pharisien. Il existe à l’intérieur de chaque mouvement d’autres ramifications : on trouvera alors des harédim (craignant Dieu), des sionistes religieux, des conservadoxes et des néo-libéraux caractérisés par des différences de pratiques, des tendances politiques et surtout des opinions de chacun sur l’autre, tout ceci rendant les discussions des repas de shabbat très mouvementées, nous assure Eliora.
La controverse des femmes
Ainsi donc, tous les mois, depuis 24 ans les “femmes du Mur” (nashot hakotel en hébreu) viennent prier devant le mur Occidental, vestige du second Temple à Jérusalem, en revêtant le châle de prière (talith), les phylactères (tefillins) et la calotte (kippa) réservés exclusivement aux hommes dans les milieux ultra-orthodoxe et moderne orthodoxe. Elles lisent à voix haute dans le rouleau de la Torah et prient ensemble les mêmes textes, à la virgule près, que les hommes situés de l’autre côté de la barrière qui séparent les sexes.
Cet acte donne lieu à des réactions passionnées voire virulentes au sein des quatre grands courants du judaïsme. Réactions qui opposent à la fois les hommes et les femmes et les femmes entre elles. Quatre femmes juives issues du milieu “ultra-orthodoxe”, “moderne orthodoxe”, “massorti” et “libéral” partagent chacune leur vision et leurs sentiments face à ces démonstrations que certains appellent “féministe”, d’autres “humaniste” et que certains qualifient de “provocation”.
Le but étant de présenter la façon dont les différentes mouvances à l’intérieur même du judaïsme interprètent le rôle de la femme à partir de la Genèse et donnent – en réaction ou non aux 613 commandements – une place toute particulière à la femme juive.
C’est Eliora également qui nous présente succinctement les courants en question et nous rappelle brièvement le rapport que les femmes sont supposées entretenir avec les commandements de la loi juive.