Le gouvernement israélien a approuvé le 16 janvier un plan de 31 millions d’euros sur cinq ans pour des travaux d’infrastructures et de développement au mur Occidental à Jérusalem. Seule la zone orthodoxe est concernée.
L’enveloppe est bien remplie mais ne sera pas distribuée à tous. Le gouvernement israélien a approuvé dimanche un plan de 110 millions de shekels, soit une allocation de 31 millions d’euros pour moderniser les infrastructures du mur Occidental, le Kotel, dans la vieille ville de Jérusalem. Le budget sera transféré à la Fondation du patrimoine du mur Occidental dirigée par les juifs orthodoxes, qui supervisera ses dépenses sur la zone nord du lieu saint, connue pour séparer les hommes des femmes. L’espace de prière égalitaire dans le prolongement sud du mur n’est pas concerné.
Les fonds affectés à ce plan proviennent des budgets du bureau du Premier ministre israélien et de différents ministères, celui de la Défense, des Finances, de l’Éducation, de l’Intérieur, des Transports, du Tourisme, de la Sécurité publique, de la Culture et des Sports, de l’Immigration, et des Sciences et Technologies.
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Le plan a été présenté par le Premier ministre Naftali Bennett qui a souligné, dans un communiqué publié par son bureau, que « le mur Occidental [était] l’un des sites les plus sacrés et les plus importants pour le peuple juif, et [que]des millions de visiteurs du monde entier s’y [rendaient] régulièrement ». Les visites annuelles au Kotel ont augmenté de 2 millions ces cinq dernières années.Selon le bureau du Premier ministre, le nombre de visiteurs au mur occidental est passé de 10 à 12 millions entre 2015 et 2020.
« Le plan quinquennal que nous venons d’approuver au cabinet continuera à améliorer les infrastructures nécessaires au site, et contribuera à encourager la venue de beaucoup plus de visiteurs », a ajouté Naftali Bennett. Et cela devrait concrètement passer par l’amélioration de l’accessibilité notamment pour les personnes handicapées, par le soutien à des projets de développements existants, par la mise en place de nouveaux programmes éducatifs ou en encourageant davantage les visites d’étudiants, de soldats et de nouveaux immigrants.
L’espace égalitaire passe à l’as
Cité dans Haaretz, Yizhar Hess, vice-président de l’Organisation sioniste mondiale et ancien directeur exécutif du mouvement conservateur (Massorti) en Israël, a qualifié la décision du gouvernement de « déroutante ». Et de s’interroger : « Comment se fait-il qu’une somme aussi énorme soit allouée à l’espace divisé selon le sexe, alors que l’espace égalitaire est traité comme un pauvre orphelin ? »
Les juifs réformés ou conservateurs-massorti, majoritaires dans la Diaspora, se définissent comme ayant une approche moderniste du judaïsme et comme étant attachés au pluralisme religieux. Ils attendent avec impatience – après cinq ans de tergiversations – quesoit mis en œuvre le compromis dit du mur Occidental qui vise à fournir aux mouvements non orthodoxes un espace de prière amélioré – pour l’heure fermé – sur le lieu saint ainsi qu’un statut officiel de cette zone mixte et ouverte à tous les courants du judaïsme.
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Le mois dernier, le ministre des Affaires religieuses, MatanKahana, a décidé avec le Premier ministre de reporter les plans de mise en œuvre de l’accord gelé par le gouvernement précédent, celui de Benjamin Netanyahu. Mais « au lieu d’envoyer un message d’apaisement à la communauté juive de la diaspora, le gouvernement les renvoie les mains vides, et on ne sait pas pourquoi. Netanyahu leur a promis et les a ensuite déçus, mais pourquoi le gouvernement actuel suit-il sa voie ? », s’émeut Yizhar Hess.
Il n’est pas le seul à avoir manifesté sa désapprobation au plan. Quatre membres du cabinet israélien se sont abstenus de voter la proposition du gouvernement. Parmi eux, le ministre des Affaires de la diaspora Nachman Shai qui a vivement réagi aussi, rapporte Haaretz : « Pas plus tard qu’hier soir, quatre membres de la congrégation réformée de Colleyville, au Texas, ont été pris en otage dans leur synagogue », a-t-il déclaré. « Leur ravisseur n’a pas demandé à quelle confession ils appartenaient. Nous, au gouvernement, représentons tout le peuple juif, et il est de notre devoir de nous occuper des deux places de prière – l’orthodoxe et l’égalitaire. Chaque Juif a droit à sa place au Kotel. »
