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La dimension ecclésiale de l’Évangile de Matthieu

Cécile Lemoine
8 décembre 2020
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La dimension ecclésiale de l’Évangile de Matthieu
En pèlerinage dans le désert ©Yaniv Nadav/Flash90

Pour sa dixième formation en ligne ouverte à tous, le Collège des Bernardins a fait appel à la bibliste et contributrice de Terre Sainte Magazine, Claire Burkel. Spécialiste de l’Évangile selon saint Matthieu, elle invite, à partir de janvier 2021, à se pencher sur la manière dont le disciple s’est approprié le récit de la vie du Christ.


Si on pouvait comparer les Évangiles à un objet, le stylo à quatre couleurs serait tout indiqué. Un même sujet : la Résurrection de Jésus, et pourtant quatre récits différents, teintés par la subjectivité et les choix de leurs auteurs. En saisir toutes les nuances a nécessité trente années de travail à Claire Burkel. Et près de 27 voyages en Terre Sainte.

Trente années pendant lesquelles elle a décortiqué la Bible pour ses élèves de la Formation des Responsables de l’École Cathédrale et des cours publics du Collège des Bernardins à Paris. “Ma Bible est toujours ouverte sur mon bureau. Et je ne cesse de découvrir. Mes cours sont en perpétuelle évolution”, sourit celle, qui, à force de lecture, de travail et de recherche, est devenue familière de l’Évangile selon saint Matthieu.

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“C’est celui qui est le plus intéressé par la dimension fraternelle et ecclésiale des premières communautés chrétiennes. Il évoque leurs questionnements : comment recevoir le Christ ? Comment vivre de la Parole et l’annoncer ? Qu’est-ce que la vie fraternelle ?”, explique la bibliste. Lorsque Les Bernardins lui ont demandé de concevoir un cours en ligne sur l’un des quatre évangélistes pour janvier 2021, Claire a opté pour Matthieu, sans hésitation.

Elle s’est donc attelée à préparer une trentaine de vidéos de huit minutes, dont la diffusion sera étalée sur dix semaines, entre le 11 janvier et le 28 mars prochain. Plutôt que de réaliser une exégèse chronologique du texte, Claire Burkel a choisi de le commenter de manière thématique : “Jésus Christ est ressuscité, nous en témoignons”, “Qui était Jésus de Nazareth dont nous étions les disciples ?”, etc. “L’objectif est d’inviter les participants à aller au-delà des quelques minutes que dure la séance, de leur donner envie de ressortir leur Bible. Mais pas seuls. Ces lectures ont plus de saveurs quand elles sont partagées à plusieurs, en Église”, glisse l’enseignante.

Vivre les Écritures

Rien ne prédestinait ce petit bout de femme au visage lumineux, encadré de courts cheveux poivre et sel, à devenir bibliste. Licenciée en allemand et ethnologie, elle se rend pour la première fois en Terre Sainte en 1976, lors d’un pèlerinage étudiant de quatre semaines. “J’ai eu un coup de foudre, se souvient-elle, les yeux brillants. Tout de suite, j’ai voulu y revenir pour y travailler.” Quelque temps plus tard, elle quitte une belle situation au sein d’un Consulat de France en Allemagne pour se consacrer à l’organisation de pèlerinages pour l’association Le Cep (Aumôneries universitaires). Elle repart, et guide des groupes sur les pas du Christ, avant de prendre la voie de l’enseignement.

Sa connaissance des Évangiles, Claire la tient en grande partie des 27 voyages effectués en Terre Sainte. “Aller là-bas permet de mieux vivre les Écritures, soutient-elle. La manière dont on formule les choses est associée à l’endroit où l’on vit.” Elle illustre : “Israël est une terre aride, sèche et caillouteuse. L’expression “Dieu est mon rocher” y prend tout son sens, tout comme celles associant l’eau à la vie.” C’est ce lien entre texte et contexte qu’elle cultive au sein de la chronique “Venez & voyez” de Terre Sainte Magazine.

Dans ce numéro >> Venez et voyez: Aïn Karem la vigne de Juda

Replacer des passages de la Bible dans leur environnement historique et géographique est, selon Claire Burkel, important pour les chrétiens contemporains que nous sommes. “Nos générations ont perdu en connaissance et en compréhension des Écritures. Ce qui y est décrit est très éloigné de notre culture”, constate-t-elle.

C’est aussi pour cela que l’enseignante a choisi Matthieu pour son Mooc (voir encadré). C’est le plus pédagogue. Or le Mooc veut s’adresser à toute personne, chrétienne ou non, qui souhaite mieux connaître le Christ, travailler l’Évangile et ses soubassements que sont l’Ancien Testament et l’histoire du Proche-Orient ancien. “Matthieu est l’évangéliste le plus proche du judaïsme. Il fait le lien avec ce qui précède en faisant plus de 300 fois référence à l’Ancien Testament. Connaître ces récits est indispensable pour bien comprendre le Nouveau Testament”, souligne la bibliste. Alors, à vos ordinateurs pour l’inscription gratuite (voir encadré).


Les Bernardins et Terre Sainte Magazine s’associent

Avec la passion de la Terre Sainte en commun et de son terrain, il fallait bien un jour que le Collège des Bernardins et Terre Sainte Magazine se rencontrent et collaborent. C’est chose faite.

Tout au long de l’année 2021, Terre Sainte Magazine vous donnera l’eau à la bouche du Mooc de l’année 2022 intitulé Voyage biblique en Terre Sainte prochainement filmé sur place en Terre Sainte.

Pour vous inscrire au Mooc “L’Église selon saint Matthieu” et découvrir le Mooc de 2022 rendez-vous sur www.sinod.fr/courses. Il s’agit de formations dispensées en ligne, gratuites et accessibles à tous quel que soit le niveau d’étude. Qui dit formation, dit aussi effort. Un Mooc n’est pas une conférence, il requiert une participation active entre deux cours.

Dernière mise à jour: 08/03/2024 15:20

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