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Marie-Madeleine: une place de choix au Saint-Sépulcre

Marie-Armelle Beaulieu
22 août 2023
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Marie-Madeleine: une place de choix au Saint-Sépulcre

Dans la basilique du Saint-Sépulcre, tous les groupes ne prennent pas le temps de visiter l’édifice. La plupart vont à l’essentiel de la dévotion : le Calvaire, le Tombeau vide. Une dizaine d’autres lieux se prêtent pourtant à la dévotion, dont l’espace où la tradition situe l’apparition de Jésus à Marie-Madeleine.


Ce jour-là, la foule est partout dans l’édifice. Devant la sacristie des franciscains, un groupe attend de pouvoir entrer dans une chapelle. Il est en avance. Frère Giuseppe-Maria s’en approche et demande en italien puis en anglais, aux pèlerins polonais, de se pousser. Il faut faire place nette à l’endroit qu’ils occupent. Le groupe ne comprend rien mais obtempère. La haute stature, la carrure et la barbe percée d’un aimable sourire de frère Giuseppe-Maria ont obtenu l’impossible. L’espace s’est vidé.Le groupe grommèle devant la place libre tandis que ses membres se pressent les uns aux autres, quand surgit d’on ne sait où un moine tout de noir vêtu.

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Son kamilavkion(1) indique qu’il est grec-orthodoxe. Il traverse le vide d’un pas alerte, se dirige tout droit vers la chapelle du Saint-Sacrement. On entend tintinnabuler les clochettes de son encensoir. Il revient, marque une brève station devant un autel flanqué au mur. S’incline. Encense. Et dans le sens inverse aux aiguilles d’une montre, entame à grandes enjambées une ronde. L’encensoir virevolte autour de l’axe de son coude ne laissant que rarement échapper un nuage parfumé. Il s’en va. A peine a-t-il disparu qu’un autre moine surgit. Celui-là est tout de bleu vêtu. Comme le premier, il porte l’étole des diacres orientaux, l’orarion. Il est arménien. Il fait un tout droit vers la chapelle. Encensoir souffreteux, inclinaison devant l’autel, ronde en suivant les cercles marqués au sol. Lui et le son de ses clochettes disparaissent vers la foule qui patiente autour de l’édicule. Arrive le troisième. Un copte. C’est le même cérémonial que les deux précédents, c’est le même cérémonial que la veille et que le lendemain. C’est aussi le même cérémonial que la nuit. De jour et de nuit, les Eglises orientales procèdent à l’encensement des lieux de vénérations de la basilique, dont celui-ci, l’autel du «Mimou aptou» (2), «Ne me touche pas»,  comme l’appellent les Grecs, consacré à l’apparition de Jésus à Marie-Madeleine. (…)


La suite dans le numéro 686 de Terre Sainte Magazine (Juillet-Août 2023).

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