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Le Saint-Chrême du couronnement de Charles III béni à Jérusalem

Cécile Lemoine
13 mars 2023
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Le Saint-Chrême du couronnement de Charles III béni à Jérusalem
Le patriarche Grec-orthodoxe Theophilos III et l'archevêque anglican de Jérusalem, Mgr Hosam Naoum, lors de la bénédiction du Saint Chrême, 3 mars 2023 ©Archbishop of Canterbury - Facebook

L'huile chrismale qui sera utilisée pour oindre le roi Charles III lors de son couronnement le 6 mai prochain, a été consacrée au Saint-Sépulcre.


Il y a toujours un petit bout de l’Histoire qui se passe au Saint-Sépulcre. Le 3 mars dernier, la basilique de la Résurrection a été témoin de la consécration de l’huile chrismale qui servira à oindre le roi Charles III lors de son couronnement, le 6 mai prochain.

Ce Saint-Chrême, qui a été béni par le patriarche Grec-orthodoxe Theophilos III et l’archevêque anglican de Jérusalem, Mgr Hosam Naoum, lors d’une célébration spéciale, est un élément essentiel de l’onction, le rite le plus sacré de la cérémonie de couronnement des monarques britanniques. Le nouveau roi verra ainsi ses mains, sa tête et sa poitrine couvertes de cette huile par l’archevêque de Canterbury, chef de l’Église anglicane, avant d’être courronné.

L’archevêque anglican de Jérusalem, Mgr Hosam Naoum consacre l’huile chrismale sur le tombeau du Christ, 3 mars 2023 ©Archbishop of Canterbury – Facebook

Lien entre le couronnement et la Terre Sainte

Selon le communiqué publié à cette occasion par Buckingham Palace, l’huile a été fabriquée à partir d’olives « récoltées dans deux oliveraies situées sur le mont des Oliviers, au monastère de l’Ascension et à l’église Sainte-Marie-Madeleine » et pressées près de Bethléem, en Cisjordanie occupée. « Cela démontre le lien historique profond entre le couronnement, la Bible et la Terre sainte », souligne l’archevêque de Canterburry dans un post Facebook.

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Le mont des Oliviers garde la mémoire des dernières prières et de l’agonie de Jésus avant son arrestation et sa crucifixion. L’église russe orthodoxe Sainte-Marie-Madeleine est aussi le lieu de sépulture de la grand-mère de Charles III, la princesse Alice de Grèce. Elle s’était convertie à l’orthodoxie en 1920 et avait fait baptiser son fils, le futur prince Philipp dans l’Eglise grecque-orthodoxe avant que celui-ci n’embrasse l’anglicanisme dans le cadre de son union avec Elisabeth II. La présence du clergé orthodoxe lors de la bénédiction de l’huile chrismale est une manière de souligner les liens familiaux à cette branche du christianisme.

Confection et consécration de l’huile chrismale par le clergé grec-orthodoxe, le 3 mars 2023 ©Archbishop of Canterbury – Facebook

Parfumée « au sésame, à la rose, au jasmin, à la cannelle, au néroli, au benjoin, à l’ambre et à la fleur d’oranger », l’huile du sacre de Charles III suit la même recette que celle utilisée en 1953 pour celui de la reine Elisabeth II. « Depuis les rois de l’Antiquité jusqu’à nos jours, les monarques ont été oints avec de l’huile provenant de Jérusalem », précise Buckingham Palace.

Initialement laïque, la cérémonie du couronnement se pare d’une dimension religieuse – le sacre – à partir du Xème siècle, lorsque le pape accorde officiellement l’onction sur les souverains d’Angleterre ce qui permet d’en faire un rite indivisible de leur couronnement. Ancrée dans la volonté d’inscrire la monarchie dans la tradition, la cérémonie est restée quasiment inchangée depuis 1000 ans. Par l’onction, le roi devient le chef de l’Eglise d’Angleterre. Il est considéré comme choisi par Dieu pour régner.

Une fois arrivé à Londres, le Saint Chrême sera versé dans une ampoule en forme d’aigle datant du couronnement de Charles II en 1661.

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