Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Je rêve de pèlerinages

Marie-A. Beaulieu
3 avril 2021
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable
Je rêve de pèlerinages
Jérusalem n’avait pas vu la neige depuis six ans, elle est tombée sur la Ville sainte en fin d’après-midi du 17 février puis de nouveau un peu dans la nuit. Au matin, 4 à 6 cm par endroits, ont suffi à faire la joie des enfants et des photographes. Pas de quoi rivaliser avec les 40 cm tombés sur le plateau du Golan ! © Nati Shohat/ Flash 90

Une année sans qu’aucun pèlerin ne puisse entrer en Terre Sainte. Autant l’année dernière, dès les derniers jours de février j’avais anticipé la fermeture des frontières, autant à aucun moment je n’ai envisagé que cette situation puisse durer un an. Force est de constater qu’aujourd’hui encore les perspectives d’avenir restent troubles.

Comme beaucoup de gens ici, les premiers mois sont apparus comme une sorte de pause, somme toute bienvenue. L’arrivée d’un nombre toujours grandissant de pèlerins n’était pas sans effets collatéraux sur nos vies au quotidien : engorgement du trafic routier, des ruelles de la Vieille ville, des sanctuaires, de nos agendas. La question se posait nécessairement, la Terre Sainte est-elle en mesure d’accueillir toujours plus de touristes ? Et puisque l’État ne s’en contente pas encore, ne faut-il pas envisager de modifier les parcours de pèlerinages ? Ou faut-il en modifier le rythme ?

Mais au sentiment de pause a succédé celui de manque notamment en découvrant les conséquences en cascade de cette absence. Pour autant d’autres questions se faisaient jour : au retour des pèlerins faudra-t-il accueillir comme avant ? Faudra-t-il venir comme avant ?

À mesure que la pandémie s’est échinée à user nos nerfs, une autre question est apparue. Quand les frontières seront ouvertes, Jérusalem, la ville du Salut n’a-t-elle pas à offrir au monde quelque chose d’unique ?

Le Salut, la première définition qu’en donne le dictionnaire Robert, est le fait d’échapper à la mort, au danger, de garder ou de recouvrer un état heureux, prospère. Ça tombe bien.

Bien sûr le Salut que nous a obtenu le Christ va bien au-delà de ces vues humaines. À la fois, comme le dit une préface de Noël : “lorsque ton Fils prend la condition de l’homme, la nature humaine en reçoit une incomparable noblesse”. Et même nos humbles aspirations à souffler, à trouver du repos sont entendues. Plus que tout autre destination, la Terre Sainte a vocation à accueillir cette démarche de venir puiser ici repos et consolation. C’est le lieu par excellence où s’accomplit selon la même préface eucharistique “l’échange merveilleux où nous sommes régénérés”.

Je rêve de pèlerinages qui viendraient ici en proposant cette démarche spirituelle : venir ici pour trouver des forces, pour guérir et réparer en nous et autour de nous, tout ce que cette pandémie et ses conséquences ont blessé.

Oui, la Terre Sainte est tout entière une source de consolation que Jérusalem irrigue depuis la basilique de la Résurrection. Croyez-moi, ce n’est pas une astuce marketing pour dynamiser les pélés. J’en atteste en témoin. Venez ! Je vous raconterai de vive voix. J’ai hâte de vous revoir.

Dernière mise à jour: 04/04/2024 10:08

Sur le même sujet