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Du neuf pour deux églises orthodoxes en Terre Sainte

Christophe Lafontaine
23 octobre 2019
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Du neuf pour deux églises orthodoxes en Terre Sainte
Divine liturgie célébrée par le patriarche Théophilos III à l’occasion de la fin de la restauration de l’église Saint-Moïse-l’Ethiopien à Rafidia (Cisjordanie) © Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem.

Dernièrement, le Patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem a inauguré l’église rénovée Saint-Moïse-l'Ethiopien à Rafidia (Cisjordanie) et consacré la nouvelle église Saint-Sabas à Jaffa de Nazareth (Israël).


Le dimanche 20 octobre 2019, le Patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem a dirigé la Divine Liturgie (la messe) dans la petite et ancienne église Saint-Moïse-l’Ethiopien, à Rafidia, un quartier situé dans la partie occidentale de la ville palestinienne de Naplouse. L’église du XVIIème siècle, placée sous le vocable de saint Moïse l’Ethiopien (IVème – Vème siècle) – ancien brigand converti au christianisme qui devint un fervent anachorète en Egypte et qui convertit nombre de voleurs -, a rouvert, profitant  d’une rénovation récente financée par l’Autorité palestinienne. Ont entre autres assisté à la célébration présidée par le patriarche Theophilos III, Ramzi Khoury (président du Comité présidentiel des affaires pour les Eglises en Cisjordanie et représentant du président palestinien Mahmoud Abbas), et l’ambassadeur de l’Autorité palestinienne au Vatican, Issa Kassiye. « La rénovation de cette humble église ne se réfère pas tant à sa valeur architecturale qu’au témoignage irréfutable de l’héritage chrétien et apostolique depuis des siècles », a déclaré le Patriarche lors du discours donné après la célébration.

Le site officiel d’informations de l’Organisation de libération de la Palestine rapporte, de son côté, que Ramzi Khoury a déclaré que le projet de restauration de cette église s’inscrivait dans le rôle du Comité présidentiel qu’il préside, à savoir assurer le suivi et la préservation des différentes églises et institutions chrétiennes, et consolider la présence chrétienne historique en Terre Sainte.

Pour sa part, Theophilos III a souligné que : « L’intérêt manifesté par le Gouvernement palestinien en faveur de la rénovation et de la préservation des monuments et des lieux de culte sans distinction entre les communautés religieuses et les confessions chrétiennes [était] une preuve solide de l’harmonie, de la bonne coexistence, du respect entre communautés religieuses, ainsi que de l’égalité de traitement qui leur est à chacune réservé. »

Cette cérémonie intervenait une semaine après la consécration (le 12 octobre) de l’église Saint-Sabas-le-Sanctifié de la communauté grecque-orthodoxe arabophone de Jaffa de Nazareth, en Israël. La ville se trouve au centre de la Galilée à 3 km au Nord-Ouest de Nazareth, sur la route de Haïfa. L’église – nouvellement construite – succède à une église initialement bâtie au XIIème siècle. Comme le rapporte le site du Patriarcat grec-orthodoxe, l’église est dédiée à saint Sabas (vers 443-532), moine et fondateur de monastères chrétiens orthodoxes (laures) en Terre Sainte.

Le Patriarche grec-orthodoxe a consacré l’église selon le typikon (rituel qui fixe l’ordonnancement et les hymnes des célébrations liturgiques) qui fut élaboré au monastère Saint-Sabas par le saint lui-même. Pour l’occasion, le supérieur du monastère Mar Sabas, l’archimandrite Evdokimos, a apporté pour l’autel des reliques des Martyrs sabaïtes (tués par les Sarrasins au VIIème et VIIIème siècles), afin qu’elles soient déposées à l’intérieur de celui-ci. Depuis les origines de l’Eglise, ce geste révèle l’intimité des saints avec le Christ que l’autel représente. Les reliques montrent en effet que le sacrifice des saints – surtout des martyrs – est en lien direct avec le sacrifice du Christ.

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