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L’orgue médiéval de l’église de la Nativité à Bethléem : une redécouverte

David Catalunya
24 décembre 2021
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L’orgue médiéval de l’église de la Nativité à Bethléem : une redécouverte
David Catalunya dans la première phase de son travail : inventorier et mesurer chaque tuyau de l’orgue qui l'attend depuis 10 siècles. © Nadim Asfour/CTS

David Catalunya, musicologue, spécialiste de la culture musicale religieuse médiévale a appris l’existence de l’orgue de Bethléem dans les livres. Comprenant qu’il n’avait jamais été étudié systématiquement, il a proposé à la Custodie de le faire. C’est aux revues Terre Sainte qu’il offre la primeur de ses découvertes. Où l’on apprend que cet orgue va révolutionner l’histoire de la musique.


Un coup de pioche dans la terre de Bethléem mit fin en 1906 à la chasse au trésor dans laquelle s’étaient lancés les franciscains depuis 1637. C’est en effet durant le mandat du custode Andrea de Arco qu’on entendit parler de cette vieille histoire, une quasi-légende, selon laquelle les cloches de l´église de la Nativité avaient été cachées juste avant la prise de la ville par les musulmans. Le supérieur du couvent de Bethléem, sur la base de nouveaux indices, entreprit alors des fouilles dans le chœur de la basilique. C’était le 2 août 1637. Las, en fait de cloches, on ne découvrit qu’une tombe en pierre, vide, aussitôt recouverte. La légende continuait pourtant d’aiguiser la curiosité.

En 1654, le frère franciscain Faustino de Toscolano découvrit un vieux manuscrit dont il dit qu’il révélait “beaucoup de secrets, de pièces murées, de grottes et de choses enterrées en Terre Sainte.” Sur la base de ses lectures, il entreprit des fouilles : “J’ai creusé, comme je l’ai fait sans succès au [Saint] Sépulcre, à deux endroits dans les jardins [du monastère franciscain de l’église de la Nativité] à la recherche des 11 cloches… mais je n’ai pas pu les trouver, étant menacé par les Grecs qui m’ont vu travailler, et aussi à cause de la menace turque…”

En 1863 deux cloches furent découvertes par hasard. Elles furent supplantées – au point d’être depuis perdues – dans le cœur des religieux par l’extraordinaire trésor qu’elles accompagnaient : une crosse et des chandeliers liturgiques de cuivre émaillés, et deux bassins de cuivre doré, couverts d’inscriptions et de gravures, enterrés après avoir été protégés de l’oxydation par une pellicule de cire.

En 1654, le frère franciscain Faustino de Toscolano découvrit un vieux manuscrit dont il dit qu’il révélait “beaucoup de secrets, de pièces murées, de grottes et de choses enterrées en Terre Sainte.”

Finalement en 1906, c’est à la faveur de travaux de construction que les fameuses cloches réapparurent. Non pas 11 mais 13 ! Enfouis à leurs côtés, 250 tuyaux d’orgue. Les franciscains décidèrent aussitôt que l’ensemble enrichirait le musée qui devait ouvrir au couvent Saint-Sauveur. Ils ignoraient alors, et jusqu’à ce jour, que ces tuyaux allaient révolutionner l’histoire de l’orgue.

Les origines d’une tradition chrétienne

De nos jours, l’omniprésence de l’orgue dans le christianisme occidental est telle – la quasi-totalité des petites églises paroissiales en possèdent un – que l’on a tendance à penser qu’il a toujours été un élément naturel de la liturgie chrétienne. Historiquement pourtant, ce n’est pas le cas. Il a bien existé des petits orgues dès l’Antiquité mais ceux-ci n’ont pas joué le moindre rôle dans la liturgie durant le premier millénaire de l’ère chrétienne. Bien au contraire, leur association avec le cirque romain, les divertissements païens et les cérémonies de la cour impériale les ont maintenus à l’écart de l’espace sacré du monde chrétien antique. L’orgue ne fut introduit dans la liturgie de l’Église latine que beaucoup plus tard, dans le contexte très spécifique des réformes ecclésiastiques du Xe siècle. D’une certaine manière, son arrivée dans les églises fut une affaire de politique plus que de spiritualité.

Au-dessus de la bouche du tuyau, on distingue gravée la lettre “a”. C’est l’autre nom de la note “la“. La forme même de la lettre est un précieux indice pour la datation des tuyaux. © Photos Nadim Asfour/CTS

Le contexte historique est celui du conflit qui surgit entre l’Église et l’État à la fin du premier millénaire chrétien dans le monde latin. L’émancipation de l’Église latine vis-à-vis de la tutelle impériale et aristocratique pousse le clergé à chercher de nouveaux modes de légitimation à travers la culture matérielle et les rituels. Au cours du Xe siècle les évêques et les supérieurs de monastères sont de plus en plus nombreux à adopter (ou plutôt à adapter) la projection sensorielle du pouvoir impérial, et notamment le faste visuel d’habits de cérémonie somptueux brodés d’or. Les sons tonitruants sont aussi de longue date une marque de puissance – trompettes, tambours, processions bruyantes et acclamations retentissantes sont au cœur du cérémonial impérial. L’église latine du Xe siècle entreprend de rivaliser avec tout cela en augmentant le volume sonore des cérémonies religieuses : le nombre de cloches à l’intérieur des églises se multiplie ; l’amplification du chant liturgique au gré des développements polyphoniques entraîne l’accroissement de la portée et de l’intensité de la performance vocale ; et l’orgue est introduit afin de susciter l’émerveillement et l’admiration.

Emprunté à la culture des cours impériales byzantines et carolingiennes, l’instrument subit des transformations majeures au fur et à mesure de son adaptation aux besoins d’exubérance de l’Église latine du Xe siècle. L’augmentation de la taille de l’orgue et du nombre de tuyaux et de souffleries conduit en effet à l’élévation du volume sonore jusqu’à des niveaux inconnus jusqu’alors dans l’univers acoustique chrétien. Les récits de l’époque font état d’une obsession quasi obscène pour le “son tonitruant” de l’orgue. L’une de ces descriptions rapporte que la puissance de l’orgue était telle que “tout le monde dans l’église devait se couvrir les oreilles de ses mains”. D’une certaine manière l’orgue d’église médiéval a conservé une part de ce caractère d’attraction foraine. Chrétien de Troyes relate que les gens se rassemblaient dans l’église du monastère “dans le seul dessein d’entendre l’orgue”, lors des célébrations annuelles de Noël et de la Pentecôte.

La survie des preuves

Il est très difficile de nous représenter les sonorités d’un grand orgue d’église médiéval. En effet, l’orgue est l’instrument de musique européen qui a connu l’évolution la plus importante au cours de l’Histoire. Au XIIIe siècle, les facteurs d’orgues ont commencé à expérimenter de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux : le plomb et l’étain ont remplacé les alliages à base de cuivre utilisés jusqu’alors pour la fabrication des tuyaux, et le clavier de l’instrument est devenu plus complexe sur le plan mécanique. Aux XIVe et XVe siècles, d’autres innovations (dont le pédalier, le couplage de plusieurs claviers manuels et l’adoption de motifs architecturaux pour le buffet) ont achevé d’en faire l’instrument que nous connaissons aujourd’hui. Bien qu’il existe un corpus fourni de témoignages écrits à partir du Xe siècle, le manque de preuves matérielles a compliqué la tâche des spécialistes contemporains chargés de l’interprétation détaillée de ces textes. L’absence de spécimens d’époque est particulièrement dramatique en ce qui concerne le Moyen Âge central. Pendant longtemps, les plus vieux tuyaux d’orgue répertoriés dans le monde chrétien dataient du XVe siècle, et provenaient d’instruments ne présentant quasiment aucune ressemblance avec leur ancêtre médiéval.

C’est pour cette raison que la récente redécouverte de l’orgue et du carillon du XIIe siècle de l’église de la Nativité à Bethléem représente une véritable révolution pour notre compréhension des débuts de l’histoire de l’orgue d’église. L’importance de cette découverte est exceptionnelle à de nombreux égards. Suite à son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, la basilique de la Nativité a récemment fait l’objet d’importants travaux de restauration qui ont permis de rendre aux mosaïques et peintures monumentales du XIIe siècle leur éclat d’antan. L’étude de l’orgue et des cloches va maintenant permettre de compléter la fresque historique de l’un des monuments les plus anciens et les plus remarquables de la chrétienté à travers la reconstitution d’une partie de ses sonorités d’époque médiévale.

Enfin et surtout, l’orgue de Bethléem offre un aperçu unique de la culture et de la technologie médiévales, nous permettant ainsi de remonter aux origines de l’une des traditions musicales les plus marquantes de la culture occidentale. L’étude et la reconstruction de ces vestiges archéologiques absolument uniques nous permettront d’entendre, pour la première fois depuis 8 siècles, le son d’un orgue d’église du Moyen Âge central.

L’orgue de Bethléem

L’histoire de l’orgue de Bethléem est en elle-même fascinante. En 1099 les Croisés français prennent le contrôle de Jérusalem et de Bethléem. La basilique de la Nativité devient rapidement le lieu du couronnement des rois latins de Jérusalem. Elle retrouvera par la suite sa fonction de siège épiscopal. Au cours du XIIe siècle le clergé latin pare la basilique de nouvelles peintures, de mosaïques monumentales et d’ornements liturgiques, dont un grand orgue et un carillon, conformément à ce qui se fait alors dans les églises d’Occident. Certains de ces ornements sacrés (crosse épiscopale, récipients, chandeliers) viennent de Limoges. L’orgue, comme je le suggère plus loin, a vraisemblablement été apporté de France au début du XIIe siècle. Quoi qu’il en soit, le simple fait que les chrétiens latins installent un orgue dans la basilique de la Nativité démontre à quel point l’instrument est central dans la culture ecclésiastique des XIe et XIIe siècles dans l’Occident latin.

David Catalunya ordonne les 13 cloches de l’ancien ensemble sonneur. © Photos Nadim Asfour/CTS

Les Croisés vont littéralement transformer l’environnement sonore urbain de Terre Sainte. Les cloches de la basilique sonnent quotidiennement et la musique de l’orgue, qui accompagne la liturgie lors des célébrations les plus solennelles, résonne au-delà des murs de l’église, jusque dans la ville. Mais la grandeur du culte chrétien en Terre Sainte prend brutalement fin en 1187 avec la conquête de la région par Saladin. Les musulmans considéraient les cloches des églises comme un des symboles majeurs de la culture chrétienne. La destruction des cloches était donc l’une de leurs premières préoccupations lorsqu’ils s’emparaient d’une ville chrétienne. Celles du Saint-Sépulcre à Jérusalem furent suspendues dans le clocher après avoir été mutilées afin d’afficher la défaite des Francs.

À la différence des cloches toutefois, l’orgue de Bethléem semble avoir échappé aux ravages de Saladin. Aussi surprenant que cela puisse paraître aux chrétiens actuels, les musulmans au Moyen Âge ne considéraient pas l’orgue comme un symbole du christianisme. Il n’était pour eux qu’un meuble parmi d’autres et demeurait même souvent associé au cérémonial de la cour. De même qu’ils ne détruisaient pas les mosaïques présentes dans les églises, les musulmans ne s’attaquaient pas aux orgues. Du reste, le récit du pèlerin Thietmar, datant de 1217, suggère que l’église de Bethléem n’a subi aucun dommage après la conquête de Saladin.

Les Croisés reprennent possession des Lieux Saints en 1229 à la faveur d’un accord diplomatique entre l’empereur Frédéric II et le sultan Al-Kamil. En 1244 cependant, le saccage de la basilique de la Nativité par les Turcs khwarezmiens met définitivement fin à la deuxième période latine à Bethléem. C’est probablement à la veille de cette violente invasion que les ecclésiastiques décident de cacher les trésors les plus précieux de la basilique afin de les protéger. Espérant sans doute que la splendeur du culte chrétien latin sera un jour restaurée à Bethléem, ils retirent soigneusement les tuyaux du buffet de l’orgue et les enterrent aux abords de l’église, ainsi que des cloches, la crosse épiscopale, et divers récipients et chandeliers admirablement décorés, datant du XIIe siècle et du début du XIIIe.

Tels une Pompéi musicale, ces tuyaux ont été figés dans le temps. La plupart possèdent encore leurs pièces intérieures ; certains ont même conservé une partie de leurs sonorités.

Les clercs latins ont été si soigneux et si méthodiques lors du démantèlement des tuyaux du buffet de l’orgue, qu’il est aujourd’hui possible de reconstituer les différentes étapes du démontage de l’instrument. Près de huit siècles plus tard, l’anxiété éprouvée par les clercs face à l’imminence de la démolition des portes de la ville est encore tangible. En toute hâte, ils entreprennent de démonter les tuyaux en suivant l’ordre des notes sur le clavier. Mais la tâche est ardue. Les tuyaux sont vissés en profondeur dans la structure en bois et il est difficile de les en extraire. Le temps presse et les ecclésiastiques se rendent bientôt compte qu’ils ne pourront pas retirer tous les tuyaux. Après avoir démonté l’ensemble des tuyaux des 2 premières notes, ils décident de donner la priorité aux plus gros tuyaux de chaque note (les unissons) et de laisser les plus petits (les octaves) sur le buffet de l’instrument.

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Grâce à leurs efforts héroïques, 222 tuyaux ont survécu et sont parvenus jusqu’à nous. Le climat sec de la région a largement contribué à leur remarquable état de conservation. Tels une Pompéi musicale, ces tuyaux ont été figés dans le temps. La plupart possèdent encore leurs pièces intérieures ; certains ont même conservé une partie de leurs sonorités. Enfin et surtout, le métal a gardé l’ensemble des traces laissées par le travail des outils. Il est donc possible d’identifier les outils et techniques employés à chaque étape de la fabrication : du martelage des feuilles de métal à l’harmonisation et au réglage de précision des tuyaux. Le facteur d’orgue a même inscrit le nom des notes à-même les tuyaux comme pour guider le processus de reconstruction. L’analyse de ces différents éléments nous révèle l’histoire de ceux qui ont fabriqué l’orgue, l’ont transporté en Terre Sainte, réparé et accordé, en ont joué et l’ont finalement démantelé pour le préserver de la destruction.

Notre projet de reconstruction

Le projet de recherche international que j’organise en collaboration avec le Terra Sancta Museum à Jérusalem et l’université de Würzburg en Allemagne a pour objectif de fabriquer des répliques à l’identique des tuyaux et des cloches d’origine et de reconstruire les parties manquantes de l’orgue afin de ressusciter ses sonorités. Les originaux ainsi que les fac-similés seront exposés au musée franciscain de Jérusalem. Nous aimons à considérer ce projet comme un hommage à ces clercs médiévaux anonymes qui ont déployé tant d’efforts pour préserver ce trésor musical – aujourd’hui unique au monde. Et ce projet de recherche permettra aussi de satisfaire notre propre curiosité au sujet des premiers temps de l’histoire de l’orgue d’église. Dans les lignes qui suivent, je voudrais présenter les principaux résultats de nos premières recherches.

Premiers résultats

L’étude préliminaire a permis jusqu’à présent d’identifier la hauteur du son de chaque tuyau et de reconstituer la structure d’origine de l’ensemble. Nous savons désormais que l’orgue de Bethléem était composé de 360 tuyaux. Le clavier avait une tessiture de 2 octaves et demie (du do jusqu’au fa), avec 18 tuyaux par note. Nous savions depuis longtemps que les orgues des églises médiévales pouvaient posséder plusieurs tuyaux par note afin d’augmenter le volume sonore. Cependant les textes médiévaux ne fournissent guère de chiffres précis. Les 18 tuyaux par note de l’orgue de Bethléem vont bien au-delà de tout ce que les spécialistes actuels connaissaient des orgues de ce temps !

Nous avons également eu la grande surprise de découvrir que les ensembles de tuyaux correspondant à chacune des notes étaient exclusivement composés d’unissons et d’octaves. Il semble qu’il s’agisse là d’une caractéristique plutôt archaïque, étant donné que plusieurs sources écrites du XIIe siècle indiquent que les orgues de l’époque comprenaient des rangs supplémentaires de double octaves (c’est-à-dire l’octave de l’octave). En réalité, la morphologie des tuyaux de Bethléem correspond à peu de chose près aux descriptions figurant dans les traités de facture d’orgues des fin Xe et XIe siècles. De plus, les noms des notes qui ont été gravés sur les tuyaux eux-mêmes le sont dans une écriture pré-gothique.Tout ceci semble indiquer que les Croisés ont transporté jusqu’en Terre Sainte un orgue qui existait déjà (éventuellement même un “vieil” instrument) et qui serait donc représentatif du type d’instrument que l’on trouvait dans les églises de France, d’Angleterre anglo-saxonne et d’Europe centrale entre la fin du Xe et le début du XIIe siècle.

Les 18 tuyaux par note de l’orgue de Bethléem vont bien au-delà de tout ce que les spécialistes actuels connaissaient des orgues de ce temps !

Notre étude préliminaire a également révélé que les mesures des tuyaux de l’orgue de Bethléem correspondent au modèle mathématique décrit dans un traité théorique du XIe siècle (Wilhelm von Hirsau, d’après Gerbert d’Aurillac). Il est intéressant de noter que ce traité était destiné à aider les facteurs d’orgues à fabriquer un instrument selon les proportions numériques qui régissent la création divine. Alors que les Écritures affirment que Dieu a créé un cosmos harmonieux “en mesure, en nombre et en poids” (Sg 11, 20), les théoriciens médiévaux ont essayé de discerner comment les proportions universelles étaient liées à la taille et à la hauteur des tuyaux de l’orgue. L’orgue de Bethléem montre que les savants et artisans médiévaux ont finalement réussi à concilier théorie et pratique. L’orgue n’était plus seulement une machine musicale exotique : il manifestait l’harmonie du mécanisme cosmologique – la machina mundi.

Et les cloches ?

Pour conclure, je souhaiterais dire quelques mots de nos recherches en cours au sujet des cloches. L’iconographie médiévale représente habituellement l’orgue associé à un ensemble de cloches harmonisées, suspendues en rang à côté ou au-dessus de l’instrument. Les experts modernes ont longtemps débattu de la question de savoir si de tels ensembles de petites cloches harmonisées ont jamais existé en tant qu’instrument dans la réalité. Certains ont fait valoir que ces représentations n’étaient que des allusions symboliques à des récits pythagoriciens et à des textes bibliques et n’avaient aucun rapport avec la pratique réelle de l’instrument.

Les tuyaux de l’orgue de Bethléem ont pourtant été enterrés aux côtés de 13 cloches. 11 d’entre elles forment deux ensembles de respectivement 7 et 4 tons. Le nom des notes est même inscrit en toutes lettres sur 4 de ces cloches. Une fois encore, il s’agit là d’une preuve archéologique exceptionnelle : les carillons harmonisés de ce type ont bel et bien existé durant le Moyen Âge central. Certaines de ces cloches (spécialement celles qui portent le nom des notes) semblent dater du milieu du XIIe siècle. Notre projet de reconstruction tentera de répondre à la question de savoir si elles ont été coulées spécialement pour accompagner un orgue déjà existant.

Il est encore difficile de se figurer à quoi ressemblait le son de l’orgue et des cloches de Bethléem au Moyen Âge. Néanmoins, grâce au projet de recherche en cours, le jour où la réalité sonore de ces instruments médiévaux pourra être reconstituée est plus proche que jamais. À suivre.

 

Dernière mise à jour: 24/04/2024 11:33

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