C’était un après-midi d’avril. J’avais rendez-vous avec les pèlerins d’une paroisse lyonnaise. À la fin de la rencontre, une dame s’approche en tenant une enveloppe. Elle m’explique que ce sont des intentions de prière qui m’étaient confiées.
Elles avaient été composées par les enfants et l’équipe pédagogique d’une institution scolaire. Sur le coup, et devant l’épaisseur de l’enveloppe, j’ai demandé à mon interlocutrice si je pouvais partager avec d’autres. Il me paraissait qu’il y en avait beaucoup et je voulais bien faire. Son air étonné m’a fait comprendre que c’était bien tout pour moi. J’ai senti le poids d’une responsabilité énorme tout autant qu’une immense joie.
Le soir, avant de me coucher, j’ai vidé le contenu de l’enveloppe sur mon lit, pour commencer à lire les messages, puisqu’il m’avait été précisé que je devais le faire. Les papiers étaient orange et bleu pour la plupart avec quelques verts, blancs et roses. C’était très joli sur ma couverture bleu marine. J’en ai lu un, puis deux. Puis je les ai comptés : 48. Puis j’en ai relu un autre et finalement tous les autres.
Porter la foi de ces enfants dans la prière
J’ai souri. J’ai pleuré. J’ai été saisie. J’ai rendu grâce. J’étais émue. Puis inquiète. Je suis allée vérifier les résultats de la coupe de France, prise d’un doute à la lecture d’une intention qui demandait de prier pour la victoire de l’OL (Olympique Lyonnais) à la coupe de France de foot. Mince : Lyon s’est fait éliminer par Nantes en demi. La tuile. Seigneur, il doit être déçu. Console-le.
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Je me suis sentie investie d’une mission aussi lourde que belle: porter, à ma mesure, la foi de ces enfants dans la prière. Cela dit, je sais bien que le Seigneur regardait par-dessus leurs épaules tandis qu’ils écrivaient en tirant la langue. Il avait déjà tout écouté et exaucé à sa manière. J’ai aussi eu le sentiment qu’il y a une personne de l’équipe pédagogique qui a soufflé qu’on pouvait prier pour ses grands-parents…
Merci les pèlerins
J’ai regardé ces papiers et je suis tombée en prière et j’ai porté le poids de tous ces cœurs. Durant plusieurs jours, ces intentions ont été le carburant de mon oraison. Puis je les ai emportées au Saint-Sépulcre pour une messe devant le Tombeau vide avec le sentiment que c’était leur vraie place et destination. Là où le Seigneur a déjà porté toutes nos vies sur la Croix et les a toutes ressuscitées.
Suis partie, le cœur joyeux et léger, avec le sentiment d’avoir accompli ma mission : présenter au Seigneur ce monde pour lequel il a tout donné. Merci les pèlerins. C’était un beau cadeau. Sinon, je ne dis pas non à ceux qui m’apportent du saucisson ou autres produits franchouillards. Je peux me régaler et prier.
